[le site de Fabienne Swiatly ]

Les bleus de l'enfance parce que jouer peut-être dangereux.

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Avant d'être un livre, c'était un fichier que j'ouvrais régulièrement. Fichier nommé d'abord Belle-mère puis Unité de vie. Fichier que j'essayais d'ouvrir avec régularité - ne pas perdre le fil du récit. Puis un jour, il y a le sentiment que le texte est fini ou pas loin. Relecture. Une longue année s'est écoulée. Envoi à un ou deux amis lecteurs, jamais plus. Ecouter leurs retours avec sérieux mais aussi de la distance. Se protéger. Puis envoyer le texte à l'éditeur. Long silence car l'attente est longue à ce moment-là. S'il dit oui, on peut passer à l'autre livre, s'il dit peut-être, il faudra retravailler. Retourner au labeur. S'il dit non,  envisager un autre éditeur, pas si simple que cela. Cette fois-ci, c'est oui. Soulagement. Même une pointe d'enthousiasme dans la voix - c'est nouveau. Puis le manuscrit revient par la poste. Il faut corriger les épreuves. Terme délicieusement sadien. Un correcteur ramène à la norme, à la grammaire, à la syntaxe, à l'orthographe. Parfois je suis d'accord avec ce qui est proposé, parfois je dois résister. Oui cette virgule, je la veux exactement à cet endroit. Je relis, j'entérine, et mon texte devient une bien pauvre chose. Une chose à l'épreuve de la norme... Trop tard pour réécrire. Corriger, corriger, corriger.. Epreuve ! Mes maigres feuillets sont mis sous enveloppe et glissés directement dans la boite aux lettres de l'éditeur. Débarrassée. Puis, il y a la photo choisie pour la couverture qui arrive par mail. Je clique, j'ouvre et je m'étonne de la similitude du modèle avec la personne qui a inspiré mon personnage. Je suis émue. Le tas de feuillets redevient livre. 

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Unité de vie est sorti en librairie et je détourne mon regard. Je m'occupe. Je prends des prises électriques en photo, celles des amis de préférence. Une manière singulière de se pencher sur leur logement. C'est également une bonne séance d'humilité car les prises sont souvent encastrées dans le bas des murs. Donc je m'occupe, je me distrais, j'essaie de ne pas penser à... et y parviens difficilement : combien de temps avant que mon livre ne soit enfoui sous la masse des autres livres ? Jane Sautière m'expliquait qu'un livre avait une durée de vie équivalente à une boite d’œufs frais. Si au bout de trois semaines vous n’êtes pas repéré par la presse ou les libraires : disparition ! Retour au stock. Vous avez alors envie de le secouer ce bouquin afin que toutes les lettres s'en échappent comme dans un dessin animé. Plus de mots. Plus de phrases. Rien que des pages blanches, au moins il pourra servir de cahier. Mais si je repense à ma théorie de la boite d’œufs, cela ne fait qu'une semaine que le livre est sorti. Il est temps que je retourne à mes prises, promis, je n'y mettrai pas les doigts. 

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Installée depuis quelques mois dans une maison en Savoie, je passe de longues journées seule. C'est bon pour le travail et j'apprends à éteindre la radio. J'aime aussi me rendre sur Facebook, voir si les autres y sont. Pas d'échanges fondamentaux, c'est ma machine à café, je papote deux minutes et je passe à autres chose. Je n'y laisse aucune trace de ma vie intime. Si on n'a pas dit oui à toutes les demandes "amicales", on est pas trop envahi. Pour mon site, je n'ai pas voulu de forum de discussion. La plupart du temps, sauf peut-être Le tiers livre de François Bon, s'y exprime des ronchons qui ne viennent guère alimenter le propos. Et je déteste la critique anonyme. Par contre, on peut me contacter. Les messages ne sont pas trop nombreux, car mon interlocuteur doit accepter l'épreuve de décryptage qui évite les spams. Le plus souvent ce sont des lecteurs et j'ai parfois ainsi des nouvelles d'Amnéville qui tient une place importante dans mes écrits. Il y a peu c'est Sabina Subasic qui m'a écrit de Sarajevo. Elle aimait bien l'article sur le déménagement. Depuis, je lui ai appris que son documentaire La terre a promis au ciel avait accompagné l'écriture d'Unité de vie. Dans ce film, elle a suivi pendant quelques semaines des familles de disparus, une juriste et une anthropologue qui tentent de redonner figure humaine aux milliers d'ossements retrouvés dans les charniers éparpillés dans la forêt. Une tâche énorme. Les tortionnaires ont vite compris que la disparition des traces et de l'historique des massacres les mettait à l'abri de la justice. Ce documentaire me touche particulièrement quand Eva, l'anthropologue, regrette d'avoir dû séparer les corps enlacés de deux amoureux pour faciliter la reconnaissance ou quand le soir, éteignant la lumière de son labo, elle dit au revoir, à ceux qui sont redevenus des hommes et des femmes, des fils et des fils, des frères et des sœurs. Des compagnons de vie.  

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