Stations (entre les lignes) de Jane Sautière : Je lis peu dans les transports, il me semble qu’il y a toujours quelque chose à voir, ou plutôt à ne pas perdre de vue. Il y a le besoin d’être présente à ce moment en laissant l’esprit divaguer, emmenée, vacante, vivante, petite particule, satellite minuscule et invisible d’un ensemble plus vaste qui tourne maintenant sans moi et dont j’ai pris le soin depuis si longtemps de noter les battements. LIRE LA SUITE SUR REMUE.NET ICI
Mère éléphante : Série de Photo-Texte que j'ai débutée à Saint Florent le Vieil pendant ma résidence à la Maison Julien Gracq de Janvier à juin 2015 à raison de deux semaines par mois. http://remue.net/spip.php?rubrique805
Prisons de Lyon : C’était un lieu érigé derrière la gare de Perrache à Lyon, c’était un lieu coupé du centre de la ville par son réseau complexe de voies de chemin de fer et aussi sa mauvaise réputation. C’était un lieu que les Lyonnais ont côtoyé sans toujours savoir ce qui s’y tramait. C’était un lieu haut en murs et barré de grilles et de grillages. C’était un lieu de bruits, de mouvements, de saletés, d’injustice et de fantasmes. Un lieu de vie malgré tout ... Lire la suite sur Remue.net
Dressing de Jane Sautière : « J’attends le prochain avec impatience » est la phrase que j’entends le plus souvent à l’évocation des livres de Jane Sautière, mais nous savons, nous, lecteurs de longue date que l’auteure n’est pas dans l’urgence éditoriale, qu’il y a besoin de temps et de maturation dans ses écrits même s’il y a de la brièveté dans la forme.
On attend, sans savoir rien du prochain livre ou si peu. Le thème viendra creuser autre chose que la façade thématique, ça nous le savons, alors nous patientons malgré l’impatience. Dressing, donc ... Lire la suite sur Remue.net
1- Rencontrer le désir
C'’est un soir, à la fin d’un repas. Au moment de se quitter on s’attarde encore un moment sur le pas de la porte. L’homme qui se tient debout devant moi, casque à la main, me parle de sa sœur. Il dit j’avais une sœur handicapée, elle avait une hypsarythmie, elle est morte à vingt-deux ans. Elle est née deux ans après moi. Je pose quelques questions sur cette sœur dont j’avais vaguement entendu parler. Il ajoute, elle s’appelait Annette et je voudrais que tu écrives un texte sur cette histoire. Écrire l’histoire d’une autre. Rencontrer le désir de création d’un autre. Je suis intimidée... Lire la suite sur Remue.net
2 - Finir le boulot
Laboratoire avec le metteur en scène, les deux comédiennes et le musicien au NTH8 de Lyon. Je leur soumets le texte en cours d’écriture. Une vingtaine de fragments qui tentent de déplier une histoire vraie. Les comédiennes lisent, me rassurent, me demandent de ne pas défendre le texte. En rester au brouillon, à la tentative. J’écoute, j’ai mal au ventre. Je voudrais disparaître. J’ai honte de n’avoir écrit que cela. Heureusement, je constate que la lecture des comédiennes me permet d’entendre ce qui fonctionne déjà bien et ce qui demande à être retravaillé. Les improvisations m’aident à trouver de nouvelles pistes d’écriture. Pendant cinq jours nous passerons ainsi de la table de lecture au plateau... Lire la suite sur Remue.net
3 - Ne savoir rien ou si peu
Noter avant d’entrer dans la longueur du texte. Dessiner aussi ou plutôt griffonner, mais comme souvent je n’aime pas le résultat alors je recouvre d’adhésif transparent. Avant d’ouvrir un territoire d’écriture, je dois continuer à me perdre et ne pas figer trop vite mes émotions avec des phrases. Alors dans le cahier rouge intitulé Annette 1, je mets en face à face un électroencéphalogramme, celui qui décela une hypsarythmie chez un bébé de quatre mois et des photos de prises de courant défectueuses, j’aligne mes notes de lecture de Figures du handicap écrit par Simone Korff-Sausse avec une série d’images de pieuvres ... Lire la suite sur Remue.net
4 - La place des autres
La création d’un spectacle qui amène à la résidence et de la résidence à l’animation d’ateliers. Théâtre de Vénissieux. Des femmes et des enfants. Des femmes de tous les âges et le metteur en scène. On fait groupe, on se meut, on tente ensemble de jouer. Jouer sérieusement. Des corps en action, des corps qui sautent, des corps qui rejoignent le sol. Il y a de la joie en ce samedi après-midi malgré le froid. On est loin des files d’attente du supermarché où Noël est aussi lourd qu’un caddie.
5 - Retrouver du silence
Il y a eu l’expérience d’écrire ensemble sur le thème de l’empêchement avec le metteur en scène et les comédiens-compagnons du Geiq. Je me suis appuyée sur un interview de Valère Novarina paru dans le Matricule des anges pour nourrir une première proposition. Il explique son besoin d’écrire texte au mur et pourquoi il ne supporte plus le texte couché. Alors nous faisons de même, nous passons des notes sur la feuille couchée à l’écriture debout. Écrire dans la verticalité du corps, écrire sur le miroir, puis s’éloigner du texte pour relire. Puis interpréter le texte dans l’immédiateté de son invention... Lire la suite sur Remue.net
6 - Justifier l'errance
La neige dehors et le ciel si bas que l’intérieur du bureau est un vaste refuge. Écrire. Se tenir loin de la messagerie, de Facebook et de Twitter, trop de bavardages. Écrire dans le flou des intentions. Répondre aux questions des futurs programmateurs qui ont oublié le saut dans le vide que représente la création. Surtout ne pas écrire ce que l’on sait déjà. Tenter autre chose. Suivre l’intuition. Ne pas chercher le chemin le plus court, la ligne droite. Pourtant, il faut expliquer ce que l’écriture du fragment permet pour que la confiance soit donnée. Dire où l’on va malgré la nécessaire errance. Rédiger des explications pour le dossier de présentation. Mettre au clair. L’exercice n’est pas forcément vain, simplement la crainte d’indiquer un chemin que l’on ne prendra peut-être pas ... Lire la suite sur Remue.net
7 - L'appel aux Dieux
Ouvrir le cahier de notes. Relire malgré l’écriture de plus en plus illisible, les doigts qui cherchent les touches de l’ordinateur. J’ai acheté un stylo à calligraphie mais le résultat est encore plus moche. Les traits partent dans tous les sens, le poignet fatigue vite et la plume résiste parfois au papier. Je ne sais plus écrire à la main !