[le site de Fabienne Swiatly ]

Le fond d'écran de l'ordinateur qui aspire.

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Avant d'être un livre, c'était un fichier que j'ouvrais régulièrement. Fichier nommé d'abord Belle-mère puis Unité de vie. Fichier que j'essayais d'ouvrir avec régularité - ne pas perdre le fil du récit. Puis un jour, il y a le sentiment que le texte est fini ou pas loin. Relecture. Une longue année s'est écoulée. Envoi à un ou deux amis lecteurs, jamais plus. Ecouter leurs retours avec sérieux mais aussi de la distance. Se protéger. Puis envoyer le texte à l'éditeur. Long silence car l'attente est longue à ce moment-là. S'il dit oui, on peut passer à l'autre livre, s'il dit peut-être, il faudra retravailler. Retourner au labeur. S'il dit non,  envisager un autre éditeur, pas si simple que cela. Cette fois-ci, c'est oui. Soulagement. Même une pointe d'enthousiasme dans la voix - c'est nouveau. Puis le manuscrit revient par la poste. Il faut corriger les épreuves. Terme délicieusement sadien. Un correcteur ramène à la norme, à la grammaire, à la syntaxe, à l'orthographe. Parfois je suis d'accord avec ce qui est proposé, parfois je dois résister. Oui cette virgule, je la veux exactement à cet endroit. Je relis, j'entérine, et mon texte devient une bien pauvre chose. Une chose à l'épreuve de la norme... Trop tard pour réécrire. Corriger, corriger, corriger.. Epreuve ! Mes maigres feuillets sont mis sous enveloppe et glissés directement dans la boite aux lettres de l'éditeur. Débarrassée. Puis, il y a la photo choisie pour la couverture qui arrive par mail. Je clique, j'ouvre et je m'étonne de la similitude du modèle avec la personne qui a inspiré mon personnage. Je suis émue. Le tas de feuillets redevient livre.