[le site de Fabienne Swiatly ]

C'est l'ecchymose, douleur qui s'efface.

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Installée depuis quelques mois dans une maison en Savoie, je passe de longues journées seule. C'est bon pour le travail et j'apprends à éteindre la radio. J'aime aussi me rendre sur Facebook, voir si les autres y sont. Pas d'échanges fondamentaux, c'est ma machine à café, je papote deux minutes et je passe à autres chose. Je n'y laisse aucune trace de ma vie intime. Si on n'a pas dit oui à toutes les demandes "amicales", on est pas trop envahi. Pour mon site, je n'ai pas voulu de forum de discussion. La plupart du temps, sauf peut-être Le tiers livre de François Bon, s'y exprime des ronchons qui ne viennent guère alimenter le propos. Et je déteste la critique anonyme. Par contre, on peut me contacter. Les messages ne sont pas trop nombreux, car mon interlocuteur doit accepter l'épreuve de décryptage qui évite les spams. Le plus souvent ce sont des lecteurs et j'ai parfois ainsi des nouvelles d'Amnéville qui tient une place importante dans mes écrits. Il y a peu c'est Sabina Subasic qui m'a écrit de Sarajevo. Elle aimait bien l'article sur le déménagement. Depuis, je lui ai appris que son documentaire La terre a promis au ciel avait accompagné l'écriture d'Unité de vie. Dans ce film, elle a suivi pendant quelques semaines des familles de disparus, une juriste et une anthropologue qui tentent de redonner figure humaine aux milliers d'ossements retrouvés dans les charniers éparpillés dans la forêt. Une tâche énorme. Les tortionnaires ont vite compris que la disparition des traces et de l'historique des massacres les mettait à l'abri de la justice. Ce documentaire me touche particulièrement quand Eva, l'anthropologue, regrette d'avoir dû séparer les corps enlacés de deux amoureux pour faciliter la reconnaissance ou quand le soir, éteignant la lumière de son labo, elle dit au revoir, à ceux qui sont redevenus des hommes et des femmes, des fils et des fils, des frères et des sœurs. Des compagnons de vie.