[le site de Fabienne Swiatly ]

C'est le bleu changeant du ciel comme une fiction.

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Cinquétral. Résidence. Jura. Neige. Froid. Verglas. Je prends mes marques. Je m'acclimate. Je vais passer cinq mois dans une maison au coeur d'un petit village à plus de 900 mètres d'altitude ; accueillie par Saute-frontière et la Maison de la poésie Transjurasienne. Ateliers d'écriture, lectures, échanges... Haut-Jura.

Depuis que je suis là, je sens combien je suis réglée sur le rythme des grandes villes. New-york, Berlin m'ont moins effrayées que la traversée silencieuse des grandes étendues de neige au soir tombant, la ligne sombre des sapins qui rayent l'horizon alors que je tente de rejoindre le gîte par une route secondaire, l'autre étant coupée pour cause d'incendie.

Mais je sais que je vais m'habituer et prononcer Moré et non pas Morèze pour Morez. Je vais laisser faire la rencontre, elle m'intéresse. Je prends des notes, je prends des photos. Je tente de décrypter ce que l'on me raconte avec beaucoup de franchise. Les histoires de territoire, d'usines qui vont peut-être fermer, les néo-ruraux et ceux d'ici, les moutons qui auraient eu froids, les taiseux, les bavards, les intellectuels, les manuels, la plasturgie, la lunette, la pipe, les raquettes, le ski de fond, le chauffage au bois ou au gaz, la Cure avec sa frontière suisse, les tempêtes, les maisons à chauffer, les pauvres, les riches, Champion racheté par Carrefour ... J'écoute. Parfois la peur que tout cela ne fasse pas sens.

Et c'est dans la généreuse bibliothèque de la Maison de la Poésie, que je trouve une première réponse, C'est Agir écrire de Pierre Bergounioux publié en 2008 chez Fata Morgana qui m'attire l'oeil (celui qui pense). Le titre semble me rappeler à l'ordre. Et l'ouvrant je lis ces mots : La littérature est conscience du monde. Elle diffère de la philosophie en ce qu'elle ne renvoie ni au ciel des idées ni aux fondations enfouies de la métaphysique, et aussi de l'histoire, parce qu'elle s'écrit à hauteur d'homme, sous la lumière changeante et le vent fugitif du présent.


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trouvé dans catégorie : Les ateliers d'écriture

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Avoir deux ans, quinze ans, vint-cinq ans... / Etre une femme turque et arriver en France, un jour précis / Quitter le père, quitter la mère, quitter la terre /  La tristesse a un goût de noisette / Rassurer ses yeux sur les montagnes. Les couleurs de la Turquie sont un mélancolique souvenir / S'enfermer Vingt jours dans l'appartement / Attendre à la fenêtre que passent des enfants turcs / Se chercher des amis / Là-bas j'avais souvent le stylo entre les doigts / Ici je n'ai plus de stylos ,mes mains sont malades. 
Celui qui n'a jamais pleuré dans une autre langue, ne connaît pas le goût de la tristesse. 
 
 Atelier avec les femmes de l'association Franco-turque de Saint-Claude pour préparer une soirée poétique autour de la poète Lale Müldür et des derviches tourneurs, organisée par Saute-Frontière. 

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Pérégrinations littéraires et poétiques dans le Haut Jura. Cette année je ne pouvais pas en être, dommage il faisait beau (vous pouvez le vérifier ici) Saute-frontière, association jurassienne qui, comme de nombreuses Maison de la Poésie, déploie une énergie formidable (avec seulement un poste et demi salarié) pour qu'existe la littérature sur tous les territoires d'une région. De beaux souvenirs en ce qui me concerne, ma lecture en compagnie du musicien Frédérick Folmer dans l'historique Maison du Peuple à Saint-Claude, d'Isabelle Pinçon lisant dans un four à pain cheveux mouillés, d'Emmanuelle Pireyre et son improbable chasse au lynx, de Jérémie Gindre face à une brouette-braséro, d'un horticulteur accueillant un repas sous sa serre et nous demandant, l'air timide, s'il pouvait lire un des contes qu'il avait écrit et tous ces paysages, carrières, ponts, rivières, chapelles, jardins privés ou publics où résonnèrent les paroles de Joël Bastard, Edith Azram, Sabine Macher... et que purent entendre aussi ceux passés là par hasard... Alberto Nessi llisant en italien dans un café associatif portugais... Tout cela résulte de l'opiniâtreté de nombreuses petites et "grandes" mains qui font fi de l'élitisme, du cynisme et s'obstine à croire que tout le monde a besoin d'un poète comme le suggère Philip Glass, musicien qui accompagna la lecture des textes d'Allen Ginsberg par Pattie Smith. Revenir à ce slogan que j'avais proposé pour réveiller les partenaires  : La poésie même pas peur !

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