[le site de Fabienne Swiatly ]

Le fond d'écran de l'ordinateur qui aspire.

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Je suis où ? J'en suis où ? Depuis quelques mois  je tiens un site, un blog... l'expression de carnets numériques est ce qui me convient peut-être le mieux. Laisser une trace sur l'espace internet. Mon constat est que si  je parviens à faire exister la page d'accueil, je paresse un peu sur les autres entrées.

La  multitude des possibles : partager ses lectures, communiquer sur ses activités, explorer le son et l'image est chronophage. Et si je suis envieuse du Tierslivre de François Bon, du Clavier cannibale de Claro ou  le blog de Chloé Delaume, j'ai vu aussi se flétrir bien des sites.  L'élan de la nouveauté, l'apparente facilité de l'outil et ce sentiment d'être lu, là tout de suite. Entrer dans la vitrine. Poser avec les autres. La tentation est forte de vouloir en être sans réfléchir exactement  au contenu et aux contraintes que cela engendre. Parfois l'outil me fait peur.

Certains visiteurs (lecteurs ?) me demandent pourquoi je n'ai pas de forum, ma réponse est  des plus nettes : je ne supporte pas l'anonymat qui règne sur la blogosphère. Et si l'on m'envoie un message par le site, je peux le mettre en ligne s'il y a lieu d'être. Mais l'anonymat, je ne peux pas.  Etaler un point de vue sans l'assumer, c'est contraire  à mon éthique, tout simplement. De plus modérer les forums prend beaucoup de temps, Alain Mabanckou, on a pas mal parlé au salon du Livre de Bron (et consultant là tout de suite son site, pour enregistrer le lien, je constate qu'effectivement ce sont des prénoms et des surnoms qui signent les commentaires et avec ça j'ai du mal). 

Je rentre de Paris où j'ai participé à une rencontre autour des ateliers d'écriture sur le thème Agir  Ecrire (titre emprunté à Pierre Bergounioux). Soirée qui fait partie d'une série de rencontres organisées par Remue.net et Scène du balcon. J'y ai retrouvé Anne Brüschweiler du Grain des mots de Genève et j'ai pu découvrir Jean-luc Raharimanana, auteur malgache, dont l'air si doux (un air de fils comme le surnommaient d'ailleurs des femmes maghrébines qu'il a eu en atelier d'écriture)  étonne un peu lorsqu'on connait la force et l'engagement de son travail littéraire. Ecriture qui tient éveillée.

Agir en atelier avec des personnes souvent éloignées de la littérature et ce  que cela génère comme réflexion, échange, mise en voix du monde, des mondes. Et s'étonner encore que l'écriture puisse faire peur, Jean-Luc nous racontant les textes de lycéens censurés par une municipalité, dont j'ai malheureusement oublié le nom (heureusement la rencontre a été enregistrée et bientôt vous saurez tout sur Remue.net).

Et dans le train, le lendemain, j'ai retrouvé l'envie d'y retourner dans les ateliers et  je me réjouis déjà des propositions qui me sont faites pour la rentrée (dont un important travail sur le langage avec la médiathèque de Givors). Ne pas lâcher l'idée que la littérature est vivante et qu'elle concerne tout le monde.

Puis j'ai relu quelques pages d'Agir Ecrire et retenu ce passage :  Les choses n'ont pas besoin d'être présentes à la conscience pour régenter le cours de l'existence. Jamais leur tyrannie n'est aussi entière qu'en l'absence de reflet, d'une idée qui leur soit plus ou moins assortie, de la perception approximative de leurs amplitude, poids, nécessité. 

Passage que j'ai envie de mettre en écho avec le texte d'un élève d'une classe de formation en bijouterie, Paul : Dans mon monde, il n’y a rien, il y a tout, tout est vrai, tout est faux. Les plaisirs, les envies, la bijouterie, ça ne sert a rien. Le tiramisu, les amis, les sonneries, le réveil, la gourmandise, pourquoi ? Dans mon monde, j’aime faire des hypothèses car, il n’y a que ça de vrai : on ne sait rien. On subit mais on le sait, et ça nous plait parce qu’au moins on en est sûr. Le matin, mal de tête, l’envie de me tromper moi j’aime ça. Penser et se dire que ça ne sert a rien de penser. Mais tout est faux, tout est vrai, on n'en sait rien, tout est la devant, derrière, à l’intérieur et on avance, on s’élance pour tomber plus loin à observer, attendre. Dans mon monde, il y a moi, ça c’est sûr, les autres on les imagine.

Lire aussi j'en suis donc là, ici 

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Pour les lectures publiques de mon texte Ligne de partage des os, j'ai demandé à Laurence Cernon (la voix des Mad'leine Jack) et animatrice pendant plusieurs années de l'Orchestre des lecteurs, d'apporter une deuxième voix. Un ailleurs,  pour ce texte très lourd si on l'ancre uniquement dans le présent de l'événement : un avortement. Je voulais, par le biais d'une autre voix, plus chantée - garder un pied dans le vivant. Rappeler l'avant, l'après et l'en dehors. Depuis on se retrouve de temps à autre pour répéter, improviser, pour trouver le juste équilibre qui nous fait rester dans une lecture et non pas un spectacle. Garder l'idée de Tentatives Sonores. Patrick Dubost de la Scène poétique de Lyon, nous offre une occasion de rendre publique ce travail. Ce sera le mercredi 16 décembre à 18h30, médiathèque de la Part-Dieu à Lyon. J'ai un joli trac et Laurence aussi. @lundi27juillet2009

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Fureur de lire  - Genève, la ville où je me sens bien même si l'architecture contemporaine a effacé le visage de la ville, mais la présence du Rhône. Il fait beau ce jour-là, je délaisse la Maison Communale de Plain Palais pour me rendre au cimetière des Rois. Le cimetière des grands hommes comme disent les Genevois. C'est un joli lieu où les tombes se partagent une douce pelouse sur laquelle on peut s'assoir, pique-niquer, profiter de la présence des morts. Aujourd'hui je viens rendre une visite à Grisélidis Réal. Je trouve assez vite sa petite tombe derrière la stèle majestueuse de Borges. Et je reste un bon moment devant sa plaque qui raconte jusqu'au bout l'incroyable vie de l'écrivaine qui est parvenue à se faire enterrer parmi les grands hommes. Celle qui fit scandale parmi les biens pensants de la ville, même après sa mort. Et c'est debout, bien droite que je me tiens devant les mots gravés : écrivain, peintre, prostituée. Je me sens joyeuse d'une si belle insistance à assumer sa vie. Et je me dis que la journée est belle. Que la journée est grande. Fureur de vivre à Genève. @misàjourvendredi2octobre2009-lire aussi les ateliers d'écriture ici

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Ligne de partage des eaux est un texte poétique que j'ai écrit sans difficulté même s'il vient interroger le vécu d'un avortement (les sales histoires des femmes comme on peut l'entendre parfois). Je n'ai pas non plus de difficulté à le lire mais j'ai demandé à la chanteuse Laurence Cernon de lui apporter une deuxième voix. La mélopée du monde extérieur. Une voix extérieure au cabinet médical, à la décision prise. Ma seule présence risquait d'apporter trop de pathos.  A deux c'est mieux. J'ai travaillé un an sur ce texte, par petites touches. Comme souvent avec l'écriture poétique, j'y reviens de manière irrégulière. Cela permet de me relire  avec une certaine distance et de gommer ce qui chante trop ou se complet dans l'emphase. Antoine Emaz en parle très bien dans son livre Cambouis. Par contre, je n'étais pas certaine de son acceuil. Une lecture à l'occasion de La Nuit Remue m'a permis de vérifier que c'était un texte "partageable". Depuis le Théâtre aux mains nues, théâtre de marionnettes, a proposé de le mettre en scène. Des gens que je ne connais pas ont lu ce texte et ont eu envie de le donner à entendre à d'autres. C'est un cadeau,  comme à chaque fois que d'autres artistes se saisissent de mon travail, une grande émotion et une belle gratification. Un moteur très fort pour continuer à écrire, même si l'agenda et la course à l'argent (celui qui fait respirer le quotidien) laisse peu de temps. S'accrocher. S'entêter. Je lirai ce texte avec laurence,le vendredi 13 novembre à la médiathèque de Bédarieux et le mercredi 16 décembre à La scène poétique de Lyon. En attendant je m'obstine avec les pierres du Causse, marcher, regarder, interroger cette région quand je n'anime pas d'ateliers d'écriture.  

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