[le site de Fabienne Swiatly ]

Le fond d'écran de l'ordinateur qui aspire.

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 Génération clic, expression entendue à la radio et qui désignait les jeunes qui ont grandi avec l'internet. Dans ce sens, je ne suis pas de la génération clic, moi qui n'avais même pas le téléphone chez mes parents. Sauf que les propos de l'animateur cherchaient expressément à exclure les plus vieux (qui forcément n'y connaissent rien).  Ce qui ne me dérange pas en soi sauf que c'est faux. S'il y a une différence entre un jeune et moi, c'est dans l'usage de l'outil. Ainsi  je suis incapable de télécharger un film  avec e-mule comme mes filles, mais elles ne savent rien de l'utilisation de Spip (l'interface utilisée par Remue.net). Pour l'essentiel, elles communiquent avec l'internet et moi, c'est mon outil de travail. 

Mais cela ne serait pas très important, car je me suis habituée aux raccourcis du langage de la communication, si ne venaient s'ajouter les mols articles que je lis dans les revues ou journaux concernant l'usage de l'internet chez les écrivains. Le dernier étant celui publié par Télérama. D'abord ce ton souvent étonné que l'écrivain puisse utiliser une technologie moderne (plus si récente que ça d'ailleurs), comme  si l'écriture était une activité ancrée dans le passé.  Définitivement d'une autre époque. Comme si l'écrivain ne vivait pas dans son temps et encore moins avec son temps.

Et lisant ces articles, l'on sent que les journalistes ont survolé les blogs. Rapportant un instantané qui ne dit rien du souffle créatif qui traverse certains sites. Pas tous, il est vrai. De nombreux écrivains se contentent de mettre en ligne une carte de visite sans entrer dans le mouvement. 

Mouvement, c'est pourtant ce qui caractérise la lecture d'un blog. Il faut prendre le temps de s'y installer. Et découvrir,  ici ou là, un nouvel usage de l'image, du son ou du dessin. Profiter d'un texte qui n'a pas trouvé preneur chez un éditeur, mais qui peut intéresser un lecteur passionné ou un chercheur. Je pense par exemple à Martine Sonnet qui va judicieusement mettre sa thèse en ligne, la version papier étant épuisée. 

Comme lectrice et écrivain, je trouve sur ces sites, grâce aux mots clés et aux liens, des textes rares. Il me semble que ce vivent ainsi des expériences qui ramènent à une littérature vivante. Bien vivante.  Une littérature qui se cherche sur l'espace publique et va trouver elle-même ses alliés. Et il existe, bel et bien, une communauté d'écrivains avec laquelle je peux échanger avec  facilité et dynamisme autour de ce lieu commun de l'écriture et de la création. D'autant plus que je suis publiée par une petite maison d'édition et que je vis loin de Paris. Ce sont aussi des lieux d'échange intéressants pour les auteurs qui animent des ateliers d'écriture. Une façon plus démocratique et moins dépendante de l'édition, d'interroger la littérature. 

Ainsi, j'attends avec impatience d'entendre le propos de Chloé Delaume, Alain Mabanckou et Christophe Claro à la fête du Livre de Bron le 6 mars sur le thème "l'écrivain et son blog". Car il est bon aussi de se rencontre à côté de l'écran. 

Dernière mise à jour - samedi 28 février 2009 avec les Tremblements du monde ici et les dates de représentation de Boire ici

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Celle qui n'a trouvé qu'un foyer, Adoma palier 12 pour se poser en France / Celle qui n'aime pas voir les jeunes s'effrayer en voiture / Celle qui a pris l'habitude de les voir brûler ensuite / Celle qui voudrait que ça change / Celle qui a peur que ça change / Ecrire beaucoup avec le peu.

Atelier Français langue étrangère à Bron - Centre social Gérard philippe. 

Univers étrangers qui se croisent le temps d'un atelier - femmes voilées de Turquie, d'Afghanistan, d'Algérie, du Maroc. Très peu de mots pour se dire. On pourrait croire à de vaines tentatives et pourtant, à chaque fois que je lis le texte écrit ensemble, l'émotion. Elles vivent à l'étroit de la langue, de leur appartement, de leurs conditions sociales. Pas de celles qui se plaignent et le vivre heureux aussi.  Mais le présent est fragile surtout pour leurs enfants et ce pays qui les met encore plus à l'étroit depuis quelques années. Gagner du terrain avec les mots. Et le monde s'ouvre  à moi aussi.

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La poubelle regarde un ciel merveilleux / J'aimerais voir des marguerites pousser sur les 14 marches de mon immeuble / Mardi les frigos sont en pannes / Un aventurier regarde le ciel des ses trois balcons avant de tomber sur le parking / Un couple heureux souffre d'une entorse /

Atelier centre social Gérard Philippe Bron. 

Ils ont une dizaine d'années,  je les emmène dans leur quartier pour noter. Ils aiment faire l'inventaire de leur environnement. Apprendre à regarder, à observer. Ensuite on écrit un texte avec les images recueillies.  Quartier du Terraillon à Bron. Rénovation en cours qui suscite beaucoup de craintes et nous, l'équipe des Transformateurs pour accompagner une parole, un regard. 

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Spectacle en cours qui sera présenté en avant première à la fête de quartier du Terraillon à Bron où nous proposons des ateliers (écrits, maquettes, théâtre...) qui accompagneront la création. Hier, j'ai assisté à une répétition des Constructeurs, théâtre burlesque comme aime l'exploiter Nicolas Ramond. Nous sommes aux ateliers Frappaz de Villeurbanne, ruche d'artistes au boulot. Il fait beau. Comédiens, metteur en scène tâtonnent pour mettre sur pied un spectacle sans texte. Temps mort, temps fort. Fragile avancée de la création. Dans les ateliers, la costumière coud, le décorateur cloue une cabane, la maquilleuse s'imprègne du spectacle. Je photographie. Travail en cours, work in progress, j'aime assister à ces moments dont il ne faut pas attendre de résultat mais apprécier la recherche. Accepter que cela puisse être ennuyeux, inégal. Nous discutons d'ailleurs de la mode des répétitions ouvertes au public qui ne mettent pas toujours les créateurs à l'aise. Le public qui s'attend à un spectacle. Commentaires précoces qui peuvent déstabiliser. Faut-il donner à voir ce qui se cherche encore ? Souvenirs de certains spectacles qui semblaient inachevés quelques heures avant la première parce que toute l'énergie de la création ne parvient à s'exprimer qu'au moment de la représentation publique. Comme écrivain,  je n'aimerais pas que mes lecteurs se penchent sur mon travail en cours. Déjà que j'ai du mal à rester à distance des commentaires que j'entends pendant les rencontres ou les lectures. Travailler dans la discrétion. Travailler ailleurs.Travailler loin.

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Ateliers à Bron, préparation d'une résidence à Vénissieux... je suis amenée à prendre souvent les transports en commun qui portent bien leur nom, celui du déplacement collectif. Et ce constat que les étrangers vivent à l'extérieur de Lyon. Plus le tram ou le bus s'éloigne du centre, plus je vois monter des noirs, des Maghrébins, des Turques. Ce n'est pas la couleur qui me fait dire qu'ils sont étrangers mais le langage qui s'échange avec un voisin ou par le téléphone. Mes questionnements à ce moment-là s'inscrivent dans bien des lieux communs de notre époque : le port du voile, l'intégration, l'apprentissage de la langue... Je me sens un peu ailleurs, je ne fais que passer.  Et aussi pendant le trajet, une scène qui ramène au fait divers, une femme très excitée qui s'énerve contre le chauffeur qui ne veut pas s'arrêter à sa demande. Un peu de peur que cela ne dégénère. Je suis dans le vif du sujet. Ce sont les mots que j'ai écrits sur mon carnet. A Bron, au centre d'hébergement Hélène Boucher, je rejoins Joseph le Rwandais, Nicolay le Russo-arménien et Fakhera l'Afghane dans la  salle de Forum Réfugiés, atelier d'écriture. Et ce texte produit ensemble et qui me ramène à mon bus et à ma distance : Je voudrais dire que la France est un pays magnifique / Je voudrais dire ce que je ne sais pas / Je voudrais dire que je suis loin de moi-même / C'est dur à dire les gens autour de toi qui te regardent toujours comme une étrangère / C'est dur à dire que je me suis perdue dans un pays inconnu / Parfois juste à côté, c'est loin.

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Parfois c'est loin juste à côté, titre du texte écrit avec trois demandeurs d'asile, Nicolay le Russe, Fakhera l'Afghane et Joseph le Rwandais. Juste à côté du centre ville de Bron, des immeubles de la Caravelle, il y a un centre d'hébergement. C'est vétuste. C'est un lieu où doivent cohabiter des personnes, des langues, des religions très différentes. Certains semblent avoir rapporter toute la misère de leur pays et l'on se demande comment ils vont pouvoir s'en sortir, d'autres sont démunis, tout est resté là-bas. Et ma pauvre perception de la réalité de l'immigration forcée et cet extrait de textes écrits à trois mains  :

"Je voudrais vous dire que dans le foyer Hélène Boucher à Bron, on est une communauté internationale, accueillie par la France. Je voudrais dire que la France est un pays magnifique parce qu’elle peut me protéger

C’est dur à dire, je ne sais pas qui sont les vivants. Qui sont les gens autour de moi.

Là-bas Kandahar, la ville où je me suis promenée avec mes vêtements bleus

Ici, le voisinage et la région sont admirables avec leurs avenues, leurs bâtiments à étages, leurs jardins d’enfants, leurs terrains de jeux, leurs parcs bien aménagés, leurs églises, leurs marchés, leurs transports en commun… qui rendent la vie agréable.

Je voudrais dire ce que je ne sais pas.

C’est dur à dire, Je me suis perdue dans un pays inconnu.

C’est dur à dire, les gens autour de toi qui te regardent comme une étrangère.

C’est dur à dire, la vie passe très vite et on reste avec la mémoire."

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Je peux dire mon chéri, mon prince / Je peux dire je t'aime beaucoup - puis je baisse les yeux / Je  peux dire l'amour c'est exister  / je peux dire mon coeur bat, tes yeux me regardent - puis je rougis / Aimer ce n'est pas facile, ce n'est pas facile à raconter /  Quitter la Turquie, quitter l'Algérie / L'amour est dans l'autre maison, celle qui sera celle des enfants - j'étais si jeune / Aimer ce n'est pas facile, pas facile à raconter. Groupe Socio-linguistique à Bron - Résidence A vos amours !

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