[le site de Fabienne Swiatly ]

L'obstination du bleu Klein.

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Ce matin un atelier avec une classe CAP qui se prépare au métier de technicien de collectivités - pas eu le temps d'enregistrer le terme exact - La professeure, un peu inquiète, évoquait une classe difficile. Du coup, j'ai cogité ma proposition toute la nuit, puis au petit-déjeuner, puis le temps d'enlever le givre de ma voiture, le temps de rouler de Cinquétral à Saint-Claude, le temps de trouver le bon bâtiment, le temps de trouver la bonne classe. Puis j'ai ouvert la porte.

La salle de cours semble calme - deux garçons dont l'un est d'une autre classe et qui a demandé à participer à l'atelier parce qu'il n'avait pas cours (c'est encourageant) et dix filles.

Si je prépare toutes mes interventions à l'avance, il m'arrive d'improviser en dernière minute - besoin d'une force vitale pour bien animer un atelier.

Pour me présenter je leur lis deux chapitre de mon livre Gagner sa vie. Ecoute attentive mais aucune question.

Le thème des ateliers que je propose est Jusqu'où la ville, mais j'ai envie de démarrer sur leur quotidien de lycéen. Je propose d'écrire une liste de verbes à l'infinitif pour raconter une journée complète. J'improvise un texte en live, pour leur montrer comment faire jouer le rythme, comment personnaliser le contenu. Mettre mon corps en jeu pour transmettre de l'énergie - ça écrit. Plus de vingt minutes. Sans rechigner. Je découvre qu'un élève a un handicap et que celle que je prenais pour une élève est son accompagnatrice. Une autre élève est algérienne et ne maîtrise pas bien le français, mais ça écrit.

Ils rechignent à lire leur texte, je le fais à leur place (ce qui ne m'arrive pas souvent) mais toujours ce sentiment qu'ils ont besoin de mon énergie. Ils sont contents, une étrange sonnerie façon publicité radio annonce la fin de l'atelier. Ils partent, je suis crevée mais contente.

Extrait de l'un des textes qui a été un régal à lire :

"Se réveiller - 6h15 – traîner au lit – se laver, s’habiller, retourner, revenir, chercher, oublier, revenir, fermer, descendre, voir, partir, manger, partir
Arriver en cours, ne pas écouter, finir sa nuit, penser à autre chose, sortir, changer de classe
Redormir, rêvasser, finir sa nuit, rigoler, s’amuser, ressortir, descendre, chercher, regarder les gens, encore rigoler, retourner
Rentrer, rêvasser, sortir, rerentrer, rigoler, ressortir
Partir, monter, chercher, aller, revenir, redescendre, chercher, regarder, s’amuser
Rentrer, ressortir, rerentrer, ressortir, descendre, regarder, remonter, finir les cours, rentrer au D, rigoler, s’asseoir, toujours rigoler, sortir, marcher, revenir sur ses pas, monter, descendre, s’asseoir, descendre, attendre, manger, rigoler, se lever, se rasseoir, se relever, partir.
Rentrer, ouvrir son sac, faire ses devoirs, les finir, mettre de la musique, repartir, revenir, traîner, s’habiller, descendre, discuter, rigoler, remonter, dire à demain, se déshabiller, éteindre la grande lampe, allumer la petite lampe, téléphoner
Se coucher, penser, lire, écouter de la musique, dormir"

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Bibliothèque municipale de Saint-Claude

Ceux autour de la table, après lecture d'un extrait du Livre des fuites de Le Clézio, cette consigne d'écriture : J'entre dans Saint-Claude... choisir un trajet, le poursuivre jusqu'au bout, marcher ou rouler en voiture, à vélo... un trajet qui avance et saisit les bruits, les sensations dans le mouvement. Arrivé au bout du trajet, recommencer : j'entre dans Saint-Claude. L'extrait du Livre des fuites s'y prête bien... Donne le rythme.

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Le soleil a bien voulu quitter les sommets et descendre jusqu'au rez-de-chaussée des maisons, repliées longtemps sur l'hiver. Le froid a du mal à se détacher des murs - gris glacé. Marcher en suivant la lumière, rester sur le trottoir aux promesses de printemps.  Photographier.  Appuyer sur le déclencheur sans avoir vraiment vu. Rater beaucoup de photos. Se rassurer avec le déclic de l'appareil. Être en action. Agir. Marcher.

Monter, descendre des passages en escalier. Croiser des regards curieux. La ville est petite. J'y serre plus souvent des mains qu'à Lyon. Marcher, déclencher le clic. Tâtonner des yeux jusqu'à la lassitude.

Puis sur les hauteurs, alors que l'ombre a rejoint la rue, remarquer le cimetière en contre-bas. Et comme à chaque fois, la même question qui me vient sans que je parvienne à en préciser la cause mais obsédante : où serais-je enterrée à ma mort ?

Cela me renvoie à ma non-appartenance à un lieu, à une terre même si je réside depuis longtemps à Lyon.

L'essentiel de ma famille est enterrée à Amnéville en Lorraine - Le seul endroit où je ne voudrais pas être ensevelie. Donc enterrée ailleurs forcément, oui mais où ? Est-ce cela le nomadisme, ne rien savoir du lieu où le corps sera mis au repos ?

Dans toutes les villes en France et à l'étranger je visite les cimetières. Je lis les noms sur les stèles et les plaques. Je repère les traces de l'histoire, les Arméniens d'Alfortville, les aventuriers mexicains de Barcelonnette, les morts pour la France malgré eux, les fosses communes avec l'absence de date de naissance, les grandes familles qui en imposent jusque dans la hauteur du caveau, les médaillons aux photos décolorées... Et dans les allées marchant lentement me dire à chaque fois  : Je ne suis pas d'ici.

Peut-être faudrait-il aller en Pologne, à Cracowie. Sûrement mon nom de famille sur de nombreuses tombes avec l'orthographe  d'origine : Światły. Mais cela ne changerait rien. En Pologne aussi, je ne suis pas d'ici. Plus d'ici.

Peut-être sont-ce les enfants qui désignent le lieu où... Mes enfants qui arrêteront l'exode pour signifier que la fin est ici. Je ne sais pas. D'ailleurs je ne sais pas pourquoi la question m'obsède. Elle ne m'attriste pas, elle semble contenir une réponse qui pourrait m'aider à comprendre quelque chose des origines. Savoir où je pourrais être enterrée ne signifiant pas que je le voudrais. Juste savoir si le lieu où je m'arrêterai, sera un lieu choisi.

J'ai éloigné la question et repris l'appareil photo. Le cimetière était déjà dans l'ombre, j'ai photographié tout de même. Puis j'ai constaté que de nombreux lycéens l'utilisaient comme raccourci pour rejoindre le centre-ville. Il m'a semblé qu'un cimetière traversé par des jeunes était une bonne chose - oui mais pour qui ?
 
Mis à jour le 1er février 2009

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 Un jean bleu

La ville de la pipe et du diamant

De l'air froid

Un vieux mur

Un cahier de texte arraché

Un homme ramasse des papiers

Pourquoi mourir ?

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    Le vent me fouette
    Un groupe de jeunes :
    Walla, hela, t’es ouf
    Des profs sortent du collège    Ma main amoureuse

       Collège Rosset - Classe de Gisèle Ciuariu et Mme Raffin

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        Dix-huit carreaux, six fenêtres, une fiche d’écoute
        Les doigts touchent l’eau douce
        Enchantent le ciel
        Pourquoi ça m’énerve ?

       Ecole du Truchet - Classe d'Annick Basset

 

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Les fantômes et les vivants d'une ville, rencontrés en seulement 24 heures. Hier c'était les friches de l'usine Adamas - ancienne coopérative ouvrière de production diamantaire. Visite un jour de froid humide à photographier ce qui va disparaitre dans quelques jours : ateliers, turbines, machines à tailler. Au pied des bâtiments coule l'Abîme...
Et ce matin, arrivant à l'école primaire des Avignonnets, dans les hauteurs de Saint-Claude, l'un des plus beaux points de vue de la ville, on m'annonce que l'école est occupée par les parents. Il fait un temps froid et sec. Toute l'école est tournée vers la lumière pendant que les parents investissent l'école sous le regard étonné de leurs enfants. Majoritairement des femmes turques. Elles veulent rencontrer l'inspectrice qui n'est pas venue au rendez-vous la veille. Si j'ai bien compris un poste va être supprimé à la rentrée prochaine. L'école classée ZEP verra ses effectifs dépasser les 25 élèves par classe. Mme l'inspectrice a transmis aux parents qu'elle faisait confiance aux enseignants pour passer sans problème de 20 à 28 élèves.
Comme il faut bien occuper les enfants, aussi excités que leurs parents, je propose d'écrire  avec la complicité de l'enseignant, sur  le thème : que fait-on à l'école (un jour de grève). Comme d'habitude, j'invite à lister, noter et les parents nous autorisent à faire un tour dans le quartier. Madame l'inspectrice ne viendra de toute façon pas ce matin. Quelques journalistes sont présents, Le Progrès, La voix du Jura.
Avec les élèves, on se promène aux alentours de l'école. Le soleil facilite la déambulation. Ils s'étonnent d'avoir tant à noter sur leur propre quartier. Vers le centre social, à côté de la boucherie halal, nous salue le patron du bar Le clean. Il m'invite à le prendre en photo avec ses copains et clients.  Des jeunes hommes aux yeux sombres et au sourire franc.  Il fait bon. Aux fenêtres les mères secouent des tapis colorés. L'air sent l'oignon et le poivron qui mijotent. Les élèves regardent, notent, me racontent des blagues que j'oublie aussitôt. Me font répéter des mots turcs et s'amusent de mon accent. On oublierait presque la précarité  financière de ces familles, la suppression du poste d'enseignant, les vitres cassées des rez-de-chaussée d'immeuble.  Ce serait juste un beau jour de février où l'on va à l'école pour apprendre à vivre comme l'a noté au tableau un des élèves de la classe.  Juste une belle journée à vivre.  
Dernière mise à jour vendredi 20 février 2009 - Obsession Usine ici 

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15 - Le lieu était bien choisi, au bord d'une rivière qui fera tourner la turbine électrique. Rue de la serre au bord de l'Abîme - La réalité est plus audacieuse que la fiction - Adamas, coopérative ouvrière diamantaire, s'est installée dans l'étroit du paysage en 1920 et cessera tout activité en 1960 par manque de diamant brut - le fournisseur sud-africain s'étant tourné vers d'autres tailleurs, en Inde notamment. 

L'homme qui nous fait visiter la friche, vit depuis longtemps ici. Son père a été directeur de la Coopérative. Il vit seul dans ce quartier que l'hiver semble ne jamais vouloir quitter, le froid entretenu par l'absence de soleil. Il a racheté l'appartement dans lequel il vit, au milieu des archives paternelles. Le bâtiment est vétuste mais il tient à rester là. Seul, sans voisin avec le froid humide qui n'incite pas à la visite.   

Traversant les ateliers poussiéreux que deux hommes vident à tour de bras, il me semble entendre le bruit infernal de la turbine, des tours qui mettent parfois deux jours à scier un diamant. Une centaine d'ouvriers qui choisissent, clivent, scient, équarissent, polissent la pierre précieuse. Ouvriers qui vivent dans les maisons qui jouxtent l'usine et qui vont se mouiller le gosier à la brasserie collée aux bâtiments. 

Je photographie ce qui va disparaître dans les cartons, s'éparpiller dans les pays où l'on peut encore utiliser les vieux tours. Un bout d'histoire est emporté ailleurs. Loin. Les gars qui déménagent ne savent pas grand chose, ils font leur boulot. 

Le tremblé de certaines de mes photos n'est pas dû qu'au froid. 

L'homme nous offre un thé dans sa petite cuisine. Quelque chose de triste. L'histoire  qui se meurt et l'inquiétude de voir s'éloigner une partie du patrimoine industriel.  Et l'homme qui aime ce lieu, cette région, avant de nous laisser partir, évoque un lieu-dit où il va se promener parfois, à quelques pas de chez lui et qui porte le nom de Sous - malheur. Oui, décidément la réalité a bien plus d'imagination que la fiction. 

 

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Depuis la veille, le texte d'Arno Calleja semble me souffler que je dois, avec cette classe, tenter autre chose. Prendre un risque. J'ai une hésitation qui fait que sur les trois heures d'atelier, dont une heure à l'extérieur dans les hauteurs de la ville, j'ai consacré 20 minutes à la proposition. Le texte Hargne commence ainsi : la langue qu'on nous parle nous donne la force. la langue qu'on parle nous donne la fureur. la lanque qu'on parle nous donne l'envie. la langue qu'on parle nous donne la pulse. on suit la pulse de langue qui nous traverse. elle donne pulsion. elle donne tension. on est tendu d'force lorsqu'on parle la langue... Lire la suite sur Inventaire/invention. 

Avant de lire le texte. Je leur explique, groupe où certains sont loin de la langue qui doit s'écrire en classe, que j'ai pensé à eux la veille en lisant Calleja. Je leur dis combien, en face d'eux, je sens leur vitalité (je précise que vitalité vient de vie) mais que je sens combien cette vitalité est tantôt créative, tantôt en impasse. Et je dis aussi que j'hésite avec ce texte, mais qu'ayant fait le lien avec le groupe qu'ils forment, je prends le risque que cela ne produise rien. 

Je lis donc un montage du texte. Et leur propose de m'écrire comme cela vient, ce que eux pensent du langage qui est le leur. Langage que je ne comprends pas toujours, langage qui ouvre et referme (je ne suis pas là pour jouer la complicité, mais leur offrir un territoire d'échanges), que je suis surprise d'entendre cette même langue dans les banlieues mais aussi les collèges des quartiers chics de Lyon.  L'élan était là, je les ai vu se pencher sur leur feuille. Accepter la proposition. L'extrait ci-dessous me fait regretter le retentissement rapide de la sonnerie. Aussitôt Ils ont laissé leur écrit et emmené la langue, leur langue, dehors. Enseignantes et moi, un peu seules dans le désordre des tables, mais contentes :

Mon langage est familier, je voudrais bien parler courant ou soutenu.
parfois, j’essaye de parler courant et soutenu
j’utilise des mots arabes alors que je ne suis pas arabe
mais je respecte toujours mes grands, les adultes : bonjour, au revoir, excusez-moi…

Je parle un peu, je parle le français un peu,
 j’aime un peu cette langue
j’aime le quartier des Avignonnets
 on y parle bien, on parle en turc, on parle en français
mon langage est toujours moitié.

mon langage est chelou, c’est chelou, c’est le truc qu’on dit
c’est chelou tout ce qu’on dit
mon langage déchire, mon langage pète

je parle comme je veux en arabe, en turc

personne va m’en empêcher

La langue de demain
celle de demain, c’est ma langue
je l’admets, elle est familière
familière c’est ma langue
la langue de demain


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           L'écrivain est dans la manif  !

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Le bar avec de la lumière – des vitres cassées
– des voitures qui brillent au loin
On apprend le futur, on joue, on fait du cross,
On prend des photos
Aimer  Yozgat en Turquie

Des panneaux qui disent la rue – des gros mots sur les murs
– la pharmacienne
On écrit, on répond aux questions, on sort dans la cour,
On apprend des nouvelles choses
Jouer à voyager. Mes pieds marchent avec mes parents.
 
Ecole des Avignonnets - Classe de Jean Moricheau

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 Je m’entoure de livres. Espace blindé de mots même s’ils tiennent peu de place en hauteur, car je les étale. Dans la bibliothèque, les livres en retrait. Au plus près, ceux qui vibrent avec l’instant, éparpillés sur le sol,  le canapé, la table, le bureau. Autour de moi les livres emmenés pour la résidence. Ceux choisis avant le départ et aussi ceux achetés dès le deuxième jour à la librairie de Saint-Claude, ceux empruntés à la bibliothèque, ceux commandés et reçus par la poste, et les textes courts imprimés après les avoir trouvés sur les revues électroniques. Se sentir prête à acheter une liseuse numérique

Livres ouverts, annotés, pliés, martyrisés. Livres abimés au grand désarroi des fanatiques de la bibliothèque sanctuarisée. J’ai peu de goût pour les beaux livres, j’aime surtout les contenus. J'ai besoin qu'un livre soit maniable, accessible, lisible, partageable. Soumis.
Autour de moi, ceux que je parcours d'un oeil distrait pour les apprivoiser, d’autres lus avec avidité comme s’ils contenaient la promesse d'une résurrection. Et les préférés relus à voix haute devant le paysage en biais du Vélux. S’écouter lire.
Des livres partout depuis l’enfance.
Lire et lire encore et regarder ce qui reste dans la nasse de la mémoire. Ce qui tient bon dans le flot des textes nouveaux. Et ceux à la trace si forte qu'on y revient, parfois, longtemps après les avoir lus.
Chercher dans les livres éparpillés ici, l'impulsion d'une proposition d'écriture. Livres disponibles et entrouverts avec leurs pages cornées et le négligé jaune du Post'it  dans la fente des feuilles accumulées. Chercher dans les livres les passages qui emmèneront l’écriture des autres à parcourir la ville, leur ville.
Les livres des paysages à figures absentes, des campagnes hallucinées et des villes tentaculaires, des villes aux formes insaisissables. Des livres où il faut courir les rues, battre la campagne, fendre les flots. Des livres envahissants et nécessaires. 
Dernière mise en ligne mercredi 1er avril et des nouvelle des ateliers ici

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Si on veut écrire on peut écrire
Si on veut lire  on peut lire
On n’aime pas écrire et pourtant on devient écrivain
Si on veut on peut

Aujourd’hui, je ne sais pas écrire, pourtant j’ai lu des tas de livres

Collège Rosset - classe de Mme Gimazzane

 

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