Fureur de lire - Genève, la ville où je me sens bien même si l'architecture contemporaine a effacé le visage de la ville, mais la présence du Rhône. Il fait beau ce jour-là, je délaisse la Maison Communale de Plain Palais pour me rendre au cimetière des Rois. Le cimetière des grands hommes comme disent les Genevois. C'est un joli lieu où les tombes se partagent une douce pelouse sur laquelle on peut s'assoir, pique-niquer, profiter de la présence des morts. Aujourd'hui je viens rendre une visite à Grisélidis Réal. Je trouve assez vite sa petite tombe derrière la stèle majestueuse de Borges. Et je reste un bon moment devant sa plaque qui raconte jusqu'au bout l'incroyable vie de l'écrivaine qui est parvenue à se faire enterrer parmi les grands hommes. Celle qui fit scandale parmi les biens pensants de la ville, même après sa mort. Et c'est debout, bien droite que je me tiens devant les mots gravés : écrivain, peintre, prostituée. Je me sens joyeuse d'une si belle insistance à assumer sa vie. Et je me dis que la journée est belle. Que la journée est grande. Fureur de vivre à Genève. @misàjourvendredi2octobre2009-lire aussi les ateliers d'écriture ici