[le site de Fabienne Swiatly ]

L'encre du tatouage qui bleuit avec le temps.

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Ce que je vois, existe-t-il ? Qu'est-ce que je vois exactement ? Ce que je peux en dire vient prendre sa source où ? Pendant mon viron - une de ces balades d'une ou deux heures dont j'ai besoin pour me dérouiller les muscles, les neurones et aussi pour m'éloigner de l'ordinateur - Je ne regarde plus mon environnement de la même manière depuis quelques années. Là où je voyais un paysage bucolique avec sa verdure, ses vaches paisibles, ses fermes où on vit au rythme de la nature, je vois des usines à viande, des champs de pesticides, des lieux de la maltraitance et de l'épuisement de la terre. Ce que je voyais avant, j'y croyais. Ce que je vois maintenant, j'y crois aussi. Heureusement que ces temps de marche me donnent de l'énergie car je pourrais en revenir très déprimée. Mais cela m'interroge ensuite sur tout ce que je crois savoir du monde qui m'entoure. Qu'est-ce qui oriente mon regard ? Influe mes pensées ? Sentiment de revenir à l'adolescence où nous aimions, enfermées dans les toilettes de l'internat, creuser la question : Qu'est-ce que la liberté ? tout en fumant des Boyard papier maïs. Je ne fume plus mais je me questionne toujours avec la même naïveté. Sentiment étrange que même si j'ai les pieds dans la gadoue et que je peux frotter la peau des vaches, le monde du dehors est aussi un monde virtuel. Que la vie est une fiction.