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La trace bleue ce n'est presque jamais l'encre.

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La féminisation des mots avec le suffixe esse me déplaît le plus souvent. Car si le poète écrit, il m'a souvent semblé que l'on soupçonnait les poétesses ne savoir conter que bluettes ou encore que le maître dominerait toujours la maîtresse. Par contre le mot de papesse me plaît. Un pape avec des fesses semble pouvoir tenir tête à bien des enrobés du Vatican. Oui elles ont quelque chose de l'ogresse et de la bougresse, celles qui s'exposent à la Cité des papes d'Avignon. Elles ont de quoi clore la bouche à celui qui prétendit que des femmes de génie, il n'en existait aucune, même s'il trouvait que leur cul avait du style. Dommage qu'il n'ait pas eu la curiosité de regarder les œuvres de Louise Bourgeois cela lui aurait évité de dire bien des bêtises. Oui, j'ai aimé retrouver les Causeuses de Camille Claudel, approcher mieux la chair si dérangeante des sculptures en cire de Berlinde de Bruyckeres ou encore apprivoiser les serpents de la Woman de Kiki Smith. Oui, il y a du travail et du génie dans ce qui est exposé à Avignon. "Ce qu'on m'ôte, je le broie, je ne l'offre pas. Ce qu'on me prend, je le détruis, ce qu'on m'ordonne, je le nie." dit Olimpia Maidalchini, l'autre papesse du savoureux roman de Céline Minard