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L'obstination du bleu Klein.

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La production de 100 grammes de steak nécessitent 3200 litres d'eau (1800 selon d'autres sources). La phrase est dite. Comme bien d'autres phrases qui viennent me rappeler que je dois sauver la planète à moi toute seule. Me voilà avec un steak bien lourd sur la conscience. Rien ne sert de s'interroger combien de litres d'eau sont nécessaires pour remplir les piscines privées, les jacuzzi, pour l'arrosage des immenses champs de maïs... Je vais devoir réduire ma consommation de steak avec le sentiment de ne pas changer grand chose à la réalité du monde. Le plus souvent, je me dis qu'une démarche collective serait plus efficace, oui mais cela serait moins rentable pour ceux qui vendent des piscines, des jacuzzi et mon steak. Peut-être qu'une nouvelle taxe va être instaurée et je payerai ainsi mon tribut, à moi toute seule, à chaque achat de steak. Comme avec le sac plastique rendu payant pour soit-disant en baisser la consommation. Résultat, il y a toujours autant de sacs plastiques aux rayons fruits et légumes, toujours autant, voire plus, de plastique autour des produits. Rien n'a changé, les dauphins et les baleines ingurgitent toujours autant de plastique et à l'abord des déchetteries, les arbres se couvrent toujours autant de sacs multicolores. Quant à moi, j'ouvre un peu plus grand mon porte-monnaie et les industriels de la pétrochimie se frottent les mains au-dessus.  L'écologie à moi toute seule, me donne un terrible sentiment d'inefficacité. Je finis par me sentir comme un steak gavé d'eau perdu dans un sac plastique payant.