Déménagement. Tout le dedans des placards, des armoires, des tiroirs, des commodes qui se retrouve dehors. Le trop accumulé dont il faudra bien se défaire cette fois-ci, pas assez de place dans le camion. Quatrième déménagement en trois ans et toujours les mêmes papiers, livres, lettres, souvenirs que je ne parviens pas à jeter. Apprendre à se séparer, à s'alléger, ne plus s'encombrer. Donner, jeter, revendre... Je me le promets et repars tout de même avec les mêmes cartons de tout et de rien qui se feront oublier dans la cave. Dans mon prochain livre qui paraitra en septembre, un passage raconte déjà la tristesse à vider un appartement, celle d'une vieille dame partie en maison de retraite :
L'efficacité avec laquelle les objets furent triés, rangés et débarrassés nous laissa épuisés à la fin d'un week-end. Chacun repartant avec son misérable lot de souvenirs, les yeux rétrécis par une tristesse poussiéreuse. Et l'appartement vidé qui révélait le jauni des tapisseries, la saleté des recoins, l'inutilité des choses cumulées. Nous avion démonté le décor d'une existence, il fallait nettoyer maintenant.