[le site de Fabienne Swiatly ]

C'est le bleu changeant du ciel comme une fiction.

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Les bonnes intentions ne font pas les bonnes inventions. C'était mercredi soir, place Saint Sulpice avant l'ouverture du marché de la poésie. Dans les cabanes dites des poètes, on se sent bien seul à devoir affirmer la poésie, la littérature dans le désordre de ceux qui viennent là avec peintures  légères, chaises pliantes, bouts de films, bouts de nappe, bouts de textes, de quoi boire et surtout de quoi élever la voix pour attirer vers soi ceux qui trainent là par hasard ou pour de bon. On croise des auteurs qui ont hésité à investir le lieu et que l'on sent soulagés d'avoir dit non. On est triste dans sa cabane pourtant le livre que l'on montre est beau mais la peur de le tâcher avec les verres au-dessus penchés. La poésie a  le droit de boire, certes, mais il faudrait d'abord l'entendre. Décalage dans ce fourre-tout. Confusion des genres, je perds la voix, je perds l'envie. J'ai honte un peu d'être là, à ne rien savoir faire dans ce désordre triste et vain. Puis je pense à demain quand j'entendrai le texte d'Arnaud Maïsetti qui ainsi commence : Et je me tiens debout, je n’ai pas besoin d’autres armes que mes jambes bien plantées sur le sol droit et horizontal ;