Hier à la Scène poétique de Lyon, Armand Dupuy lit Pollock, un texte en corps à corps avec le peintre disparu. Puis Fred Griot et Yann Féry à la guitare. Une langue qui se parl comme l'écrit et dit Fred. Et c'était un bon moment. De les entendre, l'envie de me mettre au boulot. D'aller creuser ma propre fouille. D'accepter qu'à un certain moment l'écriture semble dessiner inlassablement le même sillon sans que cela avance. Et pourtant cela avance.
Et je travaille avec Laurence Cernon, une mise en voix et chant de mon texte La ligne de partage des os. Retrouver le plaisir du son comme à l'époque de la radio où je dealais du sable avec des amies. C'était le titre de notre émission Les dealers de sable. L'époque de la radio libre, du créatif, de l'inventif, du n'importe quoi. Le son parvenait essentiellement de la radio. Pas encore compressé. Parfois gratouillant, vynils si fragiles - ou l'étirement d'une bande magnétique fun peu atiguée. Sur les ondes se mélangeaient les voix rockeuses, libertaires, hardeuses, moralistes, politisées, féministes... Les voix plurielles. Puis le commerce a repris ses droits. Beaucoup de voix se sont tues. J'en redécouvre en des lieux dits de la poésie. Venez en entendre ce samedi rue Montorgueil à Paris. J'en serai.