[le site de Fabienne Swiatly ]

La trace bleue

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La langue que je parle est parfois incompréhensible
La langue que je parle est parfois imprévisible
La langue que je parle est parfois insensible
La langue que je parle est parfois difficile

La langue fourche quand je suis énervé

La langue que je parle est un peu grossière

C'est ma langue à moi, ma langue naturelle. Je parle  psahtek, cassé, zarbi, chelou, riva, ceci est ma langue. Moitié turque, moitié française. C'est ça la langue que je parle. Ma langue à moi, ma langue de ouf. 

 La langue que je parle me donne la force d’aimer, la force d’apprécier. Ma langue réconforte les gens, les rassure, elle est française, c’est la langue que je parle tous les jours avec mes amies, ma famille, même si les mots sont des fois désagréables, ils me défendent contre les gens en langue de serpent, qui ont pour langage des gros mots courants. Moi, je ne suis pas comme ça. Ma langue je la parle, je l’aime, c’est ma langue maternelle, sans elle ma vie n’aurait pas de sens.

La langue que je parle, c'est une langue que personne n'utilise au collège, c'est une langue venue d'une île, l'île Maurice. Ma langue est une langue paradisiaque. 
 
La langue que je parle est comme la langue de ceux de mon quartier

La langue que je parle est jurassienne
La langue que je parle est familière
La langue que je parle est comme celle de mes professeurs


La langue que je parle est avec accent.

La langue que je parle est pleine de fautes quand je l’écris
La langue que j’écris est bizarre
Ecrire la langue que je parle est très dur.


La langue que je parle est française, turque, anglaise, allemande, arabe
La langue que je parle est celle  de mon quartier


La langue que je parle est pauvre.

Extrait d'un texte collectif écrit par  une classe de 6ème du collège Rosset. 

Dernière mise à jour mercredi 15 avril 2009 - Obsession usine à lire ici