Vendredi15 janvier, avec Anne Chastrusse, directrice de la médiathèque, nous devions nous décider quels triptyques allaient être publiés dans le livre de la résidence. Choisir c'est perdre. Sur les 80 textes mis en ligne sur le site, nous ne pouvons en garder qu'une trentaine sur le papier. Frustration. On a choisi de sorte à offrir une lecture variée, à l'image des ateliers. On a trié. On a décidé.
Puis de voir tous ces visages que j'ai pris en photo, ces textes écrits et donnés, je sens monter en moi une très forte émotion. Quelque chose de généreux a été partagé et c'est là, entre mes mains sous forme de brouillon. Cela marque aussi la fin d'une aventure humaine. Lecture des textes dimanche à la Tuilerie avec une mise en scène d'Hélène Azéma, puis il me faudra rentrer chez moi. Je suis contente de revenir at home, mais vibre en moi la trace mouvante des rencontres. Tout ce que le livre, le site et les bilans ne raconteront pas : le fragile des rencontres. Le fragile du faire ensemble. Et quelque chose aussi de plusieurs morts cette semaine, le penseur Daniel Bensaïd, le cinéaste Eric Rohmer, le chanteur Mano Solo. Le cimetière de ma mémoire rassemble ses morts.
Bibliothèque municipale de Saint-Claude
Ceux autour de la table, après lecture d'un extrait du Livre des fuites de Le Clézio, cette consigne d'écriture : J'entre dans Saint-Claude... choisir un trajet, le poursuivre jusqu'au bout, marcher ou rouler en voiture, à vélo... un trajet qui avance et saisit les bruits, les sensations dans le mouvement. Arrivé au bout du trajet, recommencer : j'entre dans Saint-Claude. L'extrait du Livre des fuites s'y prête bien... Donne le rythme.