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L'encre du tatouage qui bleuit avec le temps.

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"Mettre un texte debout" est une expression que j'ai entendu dans la bouche de ma camarade Claire Terral qui est une formidable lectrice. Et pendant l'atelier animé avec un autre camarade, celui-là metteur en scène -  Nicolas Ramond, c'était exactement cela : écrire à la table, lire debout, réécrire en marchant, revenir à la table, oublier, mettre en jeu... Mettre le texte debout. Oui, il faudra revenir à l'idée qu'écrire ne se pratique pas que le cul sur la chaise !

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La part vivante de la bibliothèque

Début juillet, j'ai animé un atelier à Terres d'écritures à Grignan dans la Drôme. Le thème était Eclaircies en fin de journée - écrire la nouvelle. Je suis toujours étonnée d'animer un atelier aussi difficile que celui de la nouvelle qui exige beaucoup de modestie et de travail pour le participant. Avec, pour l'animateur, l'obligation de répondre à l'incontournable question : qu'est-ce qu'une nouvelle ?

Ma réponse varie à chaque atelier. Et sincèrement, je pense que la définition est surtout le souci de l'éditeur ou du libraire.

Ma définition proposée pour cet atelier a été d'imaginer la nouvelle comme une traversée, la rive d'arrivée étant visible de la rive de départ. Et ce n'est que dans un deuxième temps que j'ai cherché dans ma bibliothèque des textes qui répondent à cette définition, si elle en est une.

Elle a le mérite de délimiter un cadre. Et dans tous les cas, elle permet de garder à distance les nouvelles à chute que je n'aime pas trop et que je maîtrise donc mal.

Le grand bonheur de cet atelier a été d'apporter un texte d'Alain Robbe-Grillet : La mauvaise direction tiré du recueil Instantanés publié aux éditions de Minuit. Un recueil de textes courts, le mot nouvelle n'apparaissant pas sur le livre.

Avec le mot nouvelle l'on puise plus souvent dans nos lectures de nouvelles américaines ou anglaises.

Le texte de Robbe-Grillet n'est pas des plus évidents. Un texte descriptif où naît une étrange tension dans l'apparition d'un personnage (sans nom et sans particularité) qui ne fait qu'entrer dans le paysage devenu décor, hésiter et disparaître. Comme sur une scène de théâtre. Au prime abord, c'est un texte où il ne se passe rien, mais sa subtilité est de jouer avec le lecteur qui invente immédiatement une tragédie possible. Et tout se joue dans la description du paysage qui compose un portrait en creux du personnage.

Une belle leçon d'écriture.

Pour amener les participants à une écriture aussi aride, je ne leur présente pas immédiatement le texte de Robbe-Grillet. Je propose un dispositif à plusieurs étapes. Etapes un peu complexes à décrire ici mais qui mettent en évidence les différents temps fort du texte (description méthodique, choix du personnage, ambiance, etc.) Heureusement, les participants me font confiance, car je ne dévoile pas l'objectif tout de suite. Je ne veux pas leur dire mais leur faire ressentir une expérience littéraire.

Et malgré mes craintes - il y a eu un beau moment partagé et une belle adhésion au texte de Robbe-Grillet.

Je ne peux bâtir une proposition d'écriture sans avoir un texte à l'appui. C'est d'ailleurs un vrai plaisir de chercher tel passage ou tel passage, et de réveiller ainsi ma bibliothèque. Le plaisir est encore plus fort quand c'est un texte qui m'incite à inventer une proposition d'écriture. Parfois j'improvise à partir d'un livre lu dans les transports en commun, juste avant de venir à l'atelier.

Cette relation aux textes littéraire est vitale pour moi. Et si chaque animateur d'atelier (le mot animateur est un raccourci qui ne me satisfait pas totalement, mais ne me dérange pas plus que cela non plus) a ses méthodes d'animation. Et si je ne crois pas qu'il faille être écrivain pour animer un atelier, il faut impérativement être un lecteur actif.

D'ailleurs quand des personnes me demandent conseil sur les compétences d'un animateur. Je leur réponds toujours de lui demander ce qu'il lit et quelle est la place de la littérature dans ses ateliers.

En ce qui me concerne que ce soit des lycéens, des malades, des immigrés, des prisonniers, des professeurs, des particuliers, des comédiens... je viens avec la part vivante de ma bibliothèque. Je ne peux pas faire autrement. Je ne vois pas comment faire autrement.

 

 

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Premier jour de mise en ligne - Le bleu n'est pas une couleur qui m'est intime. Mais cela s'est imposé ainsi, même si je me méfie du joli que le mot bleu peut laisser entendre. Le trait bleu sur la feuille, nostalgie de l'écriture à l'encre… et bien non.
Une trace bleue c'est plus violent. Comme la veine que l'on voit battre sous la peau et prendre du relief. L'appel au rasoir et c'est du rouge qui jaillit.
C'est l'ecchymose. La trace laissée par les coups sur la peau et sous la peau. La douleur (qui s'efface).
Les bleus de l'enfance parce que jouer est dangereux. Coups de pédale du vélo, murs à gravir, frères batailleurs. Parce que grandir est dangereux et les claques parties trop vite.

Le bleu absent du ciel de Lorraine et qu'il restait le bleu de la tenue de travail des ouvriers, troqué plus tard pour le bleu des Schtroumpfs, parc d'attractions qui donne des emplois aux chômeurs. Et le père qui fait «bleu » quand il oublie d'aller au boulot.
Blau en allemand qui signifie aussi être ivre.
L'obstination du bleu Klein

Fond d'écran de l'ordinateur.

Bleu métallisé des eaux profondes qui réinventent le vert.

La fumée bleutée d'une cigarette - Gitane, Gauloise, paquets bleus - les cigarettes que je ne fume plus. Mais toujours l'envie.

L'encre noire du tatouage qui bleuit avec le temps. Mon tatouage d'avant la mode. La trace, l'empreinte, la cicatrice, le souvenir, le gravé. Une histoire de peau. Dans la peau.

Bleu palpitant.

La trace bleue - pourquoi pas.


 

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Je n'ai lu que trois ou quatre livres de J.M.G Le Clézio, avec le souvenir d'être entraînée dans une rêverie qui rappelle ce moment, du juste avant de l'endormissement. C'est un auteur qui ne m'est pas familier, mais je connais très bien Le livre des fuites - ed Gallimard. Pas son livre le plus lu car il est constitué d'un ensemble de textes assez surprenants dans leur forme.

Si la quatrième de couverture précise que le personnage J.H.H (Jeune Homme Hogan) est vietnamien et que son voyage ou plutôt sa fuite va traverser Le Cambodge, le Japon ou en encore le Mexique, le récit laisse la précision des noms géographiques à distance. Le personnage semble collé à l'asphalte ou à la boue. Il observe un monde qui pourrait être celui de n'importe quel pays. Et le regard qu'il porte sur le monde fait écho à la tentative d'épuisement d'un lieu parisien de Georges Perec sur lequel a déjà rebondi Philippe de jonckheere. Sauf que le personnage semble vouloir s'épuiser en même temps que son environnment.

J'utilise souvent ce livre en atelier.

Ce jeudi encore, avec des élèves d'un lycée professionnel autour du thème : saisir le monde. Pour la première séance, j'avais besoin d'un texte qui scande. Avec des élèves, j'aime débuter avec des textes qui bousculent un peu la rythmique. Des textes qui offrent aussi des mécaniques d'écriture évidentes :

" Il y a beaucoup de bruits sur la terre, vraiment, il y a beaucoup de bruits. Les gens parlent, partout, sans arrêt, et j'entends monter de toutes les fissures, de toutes les rainures, de drôles de grognements, des nasillements, des abois suivis de petits cris d'oiseaux, des soupirs, des reniflements, des rots, des clapotements de langue, et des claquements de dents. C'est une volière immense qui jase et hurle sans se fatiguer, emplissant le dôme du ciel de son gaz. D'un bout à l'autre du monde, dans le ciel, dans le vent, sur l'eau, roulent les échos des paroles vaines. Le bruit s'élève, s'abaisse, déferle en vagues, racle, rampe, éclate en milliards d'explosions qui se succèdent à des millionièmes de seconde d'intervalle (...) Lettres qui fusent, montées brutales des flots de verbes, adjectifs, noms, propositions, chiffres. Flots de bave, de sang, flots d'humeurs et de gaz qui déboulent le barrage rompu..."

Il faut lire ce texte de sorte que l'énergie glisse jusqu'à la page des élèves. Transmettre la sensation d'un texte qui marche, qui s'écrit en se disant. Le livre offre bien d'autre propositions d'écriture qui peuvent nourrir trois ou quatre séances. Installer ainsi un livre, un auteur parmi nous. 

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Soudain un livre au milieu d'autres livres et c'est bonheur que de le lire. Celui-là me parle. J'anime une formation à l'animation d'ateliers d'écriture pour le Crefad. Alors que les stagiaires écrivent, je promène mon regard sur la bibliothèque de la salle. Et je prends dans une rangée L'usage de la parole de Nathalie Sarraute. Je connais assez bien les écrits de Sarraute, surtout les derniers de sa vie comme Ouvrez où elle cherche à raconter l'intérieur des mots et la mécanique de la parole. Ce qui se trame entre la mémoire et notre bouche. Cerner l'autre fiction, l'invisible, que couvre le flot des paroles.

J'avais d'autres alliés déjà comme Victor Klemperer ou Michel Volkovitch, mais j'aime que Nathalie Sarraute soit venue, ainsi, s'immiscer dans le déroulement de ma journée.

Ce livre là j'en connaissais le titre mais jamais je ne l'avais eu entre les mains.

Alors dans la salle de formation je lis et je me laisse tellement embarquer par le propos que j'en finirai par oublier l'heure. Et le merveilleux est que je trouve dans le livre de quoi nourrir une séquence de la formation autour du mot que j'avais prévu un peu plus tard. Du comment pousser ceux qui écrivent en atelier à bousculer leur vocabulaire. A creuser un peu les mots qui viennent si facilement sous le stylo. Et qui faisant surface noircie sur le papier réjouissent un peu vite son auteur.

A l'animateur de donner à sentir qu'un mot fait sens en s'appuyant sur les mots qui l'entourent. Qu'il faut lui donner de l'épaisseur, du relief, de la couleur. Et pas seulement l'encorder à d'autres mots sans réfléchir. Pas toujours évident.

Alors, le livre de Sarraute pour étoffer ma séquence. Je me réjouis, comme s'il s'agissait d'un signe du ciel, si j'ose dire. Et cela vient égayer ma journée.

Extrait :

Le mot "amour" quand il monte aux lèvres des amoureux, quand il se montre au-dehors, est comme le pavillon aux armes du souverain, qu'on hisse sur un palais pour signaler que l'hôte royal est arrivé, qu'il est là, dans ses murs.

Un palais jusqu'ici désaffecté, aux mornes salles inhabitées, qui maintenant s'anime, resplendit, nettoyé, frotté, plié, repeint à neuf, empli de toutes les choses magnifiques que "l'amour" rassemble...

Comme Dieu, celui qui a prononcé ces mots : "je vous aime" a le pouvoir de retirer ce qu'il a donné.

Mais que le mot Amour mortellement frappé s'effondre et les couronnes de carton roulent, les scpetres en cire coulent, le somptueux palais fendu en deux montre au grand jour ses boiseries, ses tentures arrachées, ses meubles et objets précieux vacillant au bord du vide.

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J'ai le tremblement du doute qui rend l'écriture prétentieuse. A vouloir la tenir droite, elle s'épanche. Elle cherche à plaire. Elle devient vaine - elle se regarde péniblement écrire - Alors il faudrait s'en débarrasser ou plus simplement oser ce que suggère le très beau passage du texte d'Annie Zadek dans Vivant :

"Il faut arrêter d'écrire. Il faut agir. Fendre du bois.
Il faut travailler de ses mains,
faire sa chambre, allumer son poêle (...)
Je n'ai rien écrit aujourd'hui.
Je n'écrirai rien demain.
Cela semble mauvais mais c'est bien.
Je ne veux plus écrire mais être.
"

En ce qui me concerne, j'aimerais parfois m'en débarrasser. Couper court. Mais tout est dans le parfois. C'est ce chien d'écriture qui me revient. Celui qui s'excite contre ma jambe, la queue frétillante. Petit chien laid parce que je ne l'ai pas choisi et qui contre ma jambe quémande. Le dos rond, les pattes-avant perdues dans l'air mais les deux pattes-arrières bien posées sur le sol. Il sait la bonne posture. Il me veut pour assouvir son plaisir solitaire qui a malheureusement besoin de moi.

Au début, je m'autorise à repousser, doucement, ce chien qui n'est pas le mien même s'il m'a voulue. Léger mouvement de la jambe qui renvoie à distance. Et l'animal se soumet, un instant, à cet éloignement sans me lâcher des yeux. Puis il revient s'agripper à ma jambe, alors je dois oser un peu plus de violence. Et carrément le coup de pied. Et la honte m'envahit car c'est moi le sale objet de son désir - au chien. Je suis celle qui maltraite l'animal. Celle qui a osé le coup de pied. De désavouer son désir à ce tas de poils, me rend douteuse à mon tour.

Alors je me raccroche à l'écriture des autres, jusqu'à l'obsession. Je m'accroche à la jambe des écrivains comme pour ce passage du texte d'Emmanuel Hocquard dans ma Haie que j'ai souvent lu en atelier :

"...Ces poètes-là me font penser aux chiens chinois qui rongent de vieux os tout blancs sur lesquels il n’y a depuis longtemps plus rien à ronger. Mais à force de s’énerver les dents sur eux, ils se blessent les gencives et finissent ainsi par leur trouver du goût. Le goût de leur propre sang."

L'écriture ne me lâche pas.

Dernière mise à jour dimanche 9 novembre du côté des usines ici et une tentative sonore ici.

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Lire absolument sur le site de François Bon - sa réaction à l'article du Monde concernant la pratique des ateliers d'écriture. Article qui m'avait réjouie d'abord : enfin ils parlent des ateliers et ensuite l'agacement : encore la question de l'atelier comme lieu de formation de l'écrivain. Alors que depuis dix ans d'animation, j'ai eu rarement la question posée pendant l'atelier car il s'agit de la confrontation avec le langage et la littérature qui est proposée. Et même si certains de mes participants ont publié ensuite, cela a été possible et uniquement possible, parce qu'ils ont eu la force, la nécessité de s'attaquer au chantier d'écriture en dehors de l'atelier.

Et pour compléter la liste de phrases que François propose à la réflexion celle d'Aimé Césaire qui accompagne ma pratique des ateliers : J’ai plié la langue française à mon vouloir-dire.

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Ce matin un atelier avec une classe CAP qui se prépare au métier de technicien de collectivités - pas eu le temps d'enregistrer le terme exact - La professeure, un peu inquiète, évoquait une classe difficile. Du coup, j'ai cogité ma proposition toute la nuit, puis au petit-déjeuner, puis le temps d'enlever le givre de ma voiture, le temps de rouler de Cinquétral à Saint-Claude, le temps de trouver le bon bâtiment, le temps de trouver la bonne classe. Puis j'ai ouvert la porte.

La salle de cours semble calme - deux garçons dont l'un est d'une autre classe et qui a demandé à participer à l'atelier parce qu'il n'avait pas cours (c'est encourageant) et dix filles.

Si je prépare toutes mes interventions à l'avance, il m'arrive d'improviser en dernière minute - besoin d'une force vitale pour bien animer un atelier.

Pour me présenter je leur lis deux chapitre de mon livre Gagner sa vie. Ecoute attentive mais aucune question.

Le thème des ateliers que je propose est Jusqu'où la ville, mais j'ai envie de démarrer sur leur quotidien de lycéen. Je propose d'écrire une liste de verbes à l'infinitif pour raconter une journée complète. J'improvise un texte en live, pour leur montrer comment faire jouer le rythme, comment personnaliser le contenu. Mettre mon corps en jeu pour transmettre de l'énergie - ça écrit. Plus de vingt minutes. Sans rechigner. Je découvre qu'un élève a un handicap et que celle que je prenais pour une élève est son accompagnatrice. Une autre élève est algérienne et ne maîtrise pas bien le français, mais ça écrit.

Ils rechignent à lire leur texte, je le fais à leur place (ce qui ne m'arrive pas souvent) mais toujours ce sentiment qu'ils ont besoin de mon énergie. Ils sont contents, une étrange sonnerie façon publicité radio annonce la fin de l'atelier. Ils partent, je suis crevée mais contente.

Extrait de l'un des textes qui a été un régal à lire :

"Se réveiller - 6h15 – traîner au lit – se laver, s’habiller, retourner, revenir, chercher, oublier, revenir, fermer, descendre, voir, partir, manger, partir
Arriver en cours, ne pas écouter, finir sa nuit, penser à autre chose, sortir, changer de classe
Redormir, rêvasser, finir sa nuit, rigoler, s’amuser, ressortir, descendre, chercher, regarder les gens, encore rigoler, retourner
Rentrer, rêvasser, sortir, rerentrer, rigoler, ressortir
Partir, monter, chercher, aller, revenir, redescendre, chercher, regarder, s’amuser
Rentrer, ressortir, rerentrer, ressortir, descendre, regarder, remonter, finir les cours, rentrer au D, rigoler, s’asseoir, toujours rigoler, sortir, marcher, revenir sur ses pas, monter, descendre, s’asseoir, descendre, attendre, manger, rigoler, se lever, se rasseoir, se relever, partir.
Rentrer, ouvrir son sac, faire ses devoirs, les finir, mettre de la musique, repartir, revenir, traîner, s’habiller, descendre, discuter, rigoler, remonter, dire à demain, se déshabiller, éteindre la grande lampe, allumer la petite lampe, téléphoner
Se coucher, penser, lire, écouter de la musique, dormir"

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Bibliothèque municipale de Saint-Claude

Ceux autour de la table, après lecture d'un extrait du Livre des fuites de Le Clézio, cette consigne d'écriture : J'entre dans Saint-Claude... choisir un trajet, le poursuivre jusqu'au bout, marcher ou rouler en voiture, à vélo... un trajet qui avance et saisit les bruits, les sensations dans le mouvement. Arrivé au bout du trajet, recommencer : j'entre dans Saint-Claude. L'extrait du Livre des fuites s'y prête bien... Donne le rythme.

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 Un jean bleu

La ville de la pipe et du diamant

De l'air froid

Un vieux mur

Un cahier de texte arraché

Un homme ramasse des papiers

Pourquoi mourir ?

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Ce soir tous les mots, les écrits et l'énergie des enfants embrouillés dans ma tête. Emplie de leurs regards en demande d'avenir, leur silence à distance, leurs bavardages emballés et leurs éclats de rire en saut d'obstacle, je me sens l'envie de repos.

Pas rien cette tentative de l'écriture avec d'autres. Leur mettre des mots à portée des yeux, de la main et de l'imaginaire. Tenir ferme l'emportement du groupe qui aime chercher le sens de la vie loin de la phrase. Et que tout de même l'une dit à l'autre qui s'agite beaucoup, que c'est une chose sérieuse que d'écrire sur sa ville. 

L'arrivée de la pluie qui nous fait raccourcir la sortie juste après le pont  et emprunter le chemin le long du cimetière parce qu'écrire sous la pluie ça vous mouille les mots inutilement. Et l'un d'entre eux, un joyeux avec du désir de vivre jusqu'au bout des pieds qui me dit qu'il va écrire sur son copain qui habite là. Je m'étonne puisque nous longeons un cimetière. Il précise que c'est un copain mort et il me raconte, à demi-mots, une bagarre, un coup de couteau et un enfant mort pour une histoire de scooter. Je sens de la gêne dans le reste du groupe, je n'insiste pas. L'histoire a fait du tort au collège, j'ai cru comprendre. Et un jeune qui tue un autre jeune, il faut déplier beaucoup de pages pour que cela soit supportable. Mais le jeune aux yeux en sourire continue et me dit qu'il va mettre son copain dans le texte pour lui faire plaisir. Je lui dis que c'est une bonne idée. Il n'est pas vrai que les morts veuillent toujours gésir en paix.

Plusieurs jours à faire ce voyage de l'atelier d'écriture pour des enfants et des adolescents, travail qui me fait rentrer à l'appartement avec un tourbillon de mots, de cris, de gestes en boucle dans ma tête. Palimpseste de visages qu'il faut mettre un moment à distance  pour retrouver le fil du  texte laissé en jachère depuis quelques jours. Allumer l'écran ou ouvrir la page du carnet. Rassembler les sensations et les mettre à l'écart sur les lignes du blog. Les donner à  regarder par d'autres. Se poser à l'intérieur de soi pendant que  la neige renvoie la nuit loin dans le paysage.

Dernière mise à jour - jeudi 12 février 2009 et des nouvelles des ateliers ici 

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    Le vent me fouette
    Un groupe de jeunes :
    Walla, hela, t’es ouf
    Des profs sortent du collège    Ma main amoureuse

       Collège Rosset - Classe de Gisèle Ciuariu et Mme Raffin

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        Dix-huit carreaux, six fenêtres, une fiche d’écoute
        Les doigts touchent l’eau douce
        Enchantent le ciel
        Pourquoi ça m’énerve ?

       Ecole du Truchet - Classe d'Annick Basset

 

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