1- Rencontrer le désir
C'’est un soir, à la fin d’un repas. Au moment de se quitter on s’attarde encore un moment sur le pas de la porte. L’homme qui se tient debout devant moi, casque à la main, me parle de sa sœur. Il dit j’avais une sœur handicapée, elle avait une hypsarythmie, elle est morte à vingt-deux ans. Elle est née deux ans après moi. Je pose quelques questions sur cette sœur dont j’avais vaguement entendu parler. Il ajoute, elle s’appelait Annette et je voudrais que tu écrives un texte sur cette histoire. Écrire l’histoire d’une autre. Rencontrer le désir de création d’un autre. Je suis intimidée... Lire la suite sur Remue.net
2 - Finir le boulot
Laboratoire avec le metteur en scène, les deux comédiennes et le musicien au NTH8 de Lyon. Je leur soumets le texte en cours d’écriture. Une vingtaine de fragments qui tentent de déplier une histoire vraie. Les comédiennes lisent, me rassurent, me demandent de ne pas défendre le texte. En rester au brouillon, à la tentative. J’écoute, j’ai mal au ventre. Je voudrais disparaître. J’ai honte de n’avoir écrit que cela. Heureusement, je constate que la lecture des comédiennes me permet d’entendre ce qui fonctionne déjà bien et ce qui demande à être retravaillé. Les improvisations m’aident à trouver de nouvelles pistes d’écriture. Pendant cinq jours nous passerons ainsi de la table de lecture au plateau... Lire la suite sur Remue.net
12 - Sortie de chantier
Le spectacle n’existe pas encore, pourtant nous allons "devoir" en montrer quelque chose à du public. Sortie de laboratoire au Théâtre de Vénissieux. Je suis inquiète. Je trouve l’exercice périlleux, que peut-on montrer de ce qui se cherche encore, se fabrique à peine ? Que vaut-il le coup de montrer ? Ne risque-t-on pas de figer le spectacle ? En cas de réactions sceptiques, le doute peut envahir l’équipe, en cas de réactions positives, les territoires d’exploration pourraient se rétrécir prématurément... Lire la suite sur Remue.net
11 - Il a fallu
Il a fallu plusieurs jours sans énergie à croire que l’écriture avait disparu et se retrouver bien démunie à s’inventer encore du désir. Il a fallu jeter la télécommande loin de l’écran comme à chaque fois qu’il s’agit seulement d’oublier l’angoisse poisseuse. Il a fallu arrêter de regarder chaque message envoyé comme s’il avait le pouvoir de changer le cours de la journée. Il a fallu exiger un peu de silence au monde qui toujours veut vous raconter une histoire nouvelle. Il a fallu une longue marche dans le parc de Parilly avec la belle lignée de patineurs tous habillés d’un même rouge, le vieux couple de magrébins qui se donnaient si joliment la main et l’homme qui prenait en photos des oiseaux que lui seul voyait... Lire la suite sur Remue.net