[le site de Fabienne Swiatly ]

Le fond d'écran de l'ordinateur qui aspire.

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La tyrannie du jour d'après. Ce fameux jour où on pourra se poser, où on aura le temps de ... et qu'il sera possible de tout faire. On pourra enfin prendre le fameux train d'avance. Et pourtant ce jour d'après nous rapproche inexorablement de l'autre jour nettement moins réjouissant : celui de notre mort. Alors faut-il avancer vite si aujourd'hui ne s'offrira qu'une fois ? J'ai senti de la peur en moi, surtout après la lecture du texte Jamais mieux de Jean-Pierre Georges publié par la revue Décharge et ce passage d'une tristesse absolue : " Je n'ai presque pas regardé la première neige de l'hiver. Elles est tombée sans moi. J'ai lu Freud couché, sans même me demander comme autrefois, si les flocons prenaient du volume ou non, et sans m'accrocher à la fenêtre pour le vérifier. Cela en dit long sur mes renoncements. " J'ai posé la revue avec une violente envie de profiter de ce jour unique et fragile. Il ne tombait pas de neige, mais le soleil était d'une belle clairvoyance. J'ai enfilé mes chaussures et ma parka : à nous deux, jour d’aujourd’hui, puisque tu sembles m'attendre !

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C'est déjà loin. Parce qu'il y avait l'été là-bas à l'île de la Réunion, et de la chaleur je suis passée à la froide attente - 3 heures - dans l'horrible gare de Massy. Tenter de se mettre à l'abri des courants d'air et l'odeur violente de la salle d'attente trop petite. Loin déjà le Théâtre des Bambous et son équipe, et pourtant je reste émerveillée que d'autres artistes se soient intéressés à l'un de mes textes et ont mis de l'énergie et de l'argent pour qu'il existe sur scène, pas la première fois, mais ce que cela répare de tous les doutes, parce que l'on croit parfois avoir usurpé une place. Et l'on découvre aussi une île et une langue créole qui transforme le poème en Fonnkèr (ce qui se dit du fond du cœur). A l'équipe de là-bas, j'ai osé dire que je reviendrai, ils ont répondu : ok on t'attend. En attendant je continue à habiter ce monde avec mes mots, avec ma langue et mes différences. Je suis dans la place. Tout simplement.

 

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Heimat est une série d'Edgar Reitz diffusée sur la 7, bien avant la mode des téléfilms et des saisons, que j'ai suivie avec avidité. Que j'ai revue une dizaine de fois, d'abord en dvd non-soustitré pendant ma résidence à Berlin et racheté ensuite en édition française afin de le partager avec d'autres. Je n'ai pas encore vu la quatrième partie sortie sur cran d'écran (je voulais écrire grand écran mais je laisse le lapsus s'exprimer ici). Cette série, exigeante et qui sait prendre son temps, raconte l'histoire d'une famille allemande, dont le père de famille est forgeron, de la fin de la première guerre mondiale jusqu'en 2000. Avec la région du Hunsrück en toile de fond même si la seconde partie se passe essentiellement à Munich. Le personnage central, Hermann, se construit en refus de ses origines, donc de son village natal et de sa famille. Cette série m'a permis de mieux comprendre ma part allemande, même si ma mère est née dans le nord de l'Allemagne où la langue parlée est très différente des personnages du film (un patois particulier à cette région de Rhénanie-Palatinat). Ce film a compris qu'il n'existe pas de devoir de mémoire, terme aussi stérile que les monuments aux morts des villages français, mais qu'il y a travail de mémoire. En remettant l'Allemagne en mouvement dans ce film, le réalisateur, a remis ma propre mémoire en mouvement avec ce qu'elle a terriblement humain. Et j'ai pu écrire ainsi Stimmlos / Sans voix pour y évoquer ma propre Heimat. Heimat un mot qui ne se traduit pas. 

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Vivants, ils auraient erré dans cette île se confrontant à l'administration, aux lois et aux nécessités de l'Europe qui ne peut accueillir toute la misère du monde. Morts, ils ont droit à un cercueil en bois, une rose rouge pour les adultes, un lys blanc pour les enfants. Vivants, ils auraient côtoyé des grimaces, des mains menaçantes et des dos tournés. Morts, des hommes et des femmes viennent s'incliner devant leur dépouille, les yeux mouillés. Vivants, ils auraient été des usurpateurs, des détrousseurs, des profiteurs des aides publiques. Morts, ils retrouvent lentement nom, prénom et un début d'histoire que des experts reconstituent à renfort d'ADN. Vivants, ils seraient des nègres, des roms, des terroristes, des sans papiers, des voleurs de poule. Morts, ils sont Syriens, Érythréens, Somaliens, pères, mères, filles, fils, frères et sœurs. Vivants, ils entraînent en prison ceux qui les aident (incitation à la clandestinité). Morts, ils donnent naissance à d'humbles héros que la caméra traque (assistance à personne en danger). Vivants, ils auraient pu nous raconter leur pays, rire de nos petites peurs, donner une nouvelle couleur à nos rues, enrichir notre langue, élever leurs enfants... Ils sont morts et nous sommes pétrifiés dans le couloir de nos vies étroites. Une éternité de silence.

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Le courage des oiseaux est le très beau titre d'un livre de Patrick Laupin où il raconte des ateliers d'écriture et de lecture qu'il a menés avec des enfants en échec scolaire : Ce qu'il faut d'amer courage pour se précipiter seul et libre au bout du ciel en bande ... Des mots qui donnent de la force même si tôt le matin à la sortie de la gare un jeune m'aborde pour quémander de l'argent. Il se dit étudiant ne précise même pas étudiant pauvre comme si cela allait de soi et qu'ensuite dans le métro je suis cernée par les publicités qui absorbent la peur des parents en proposant des écoles préparatoires privées fort onéreuses et peu attentives aux changements économiques de notre société. Puis dans la classe d'une première L, fort sage, les amener à décrire leur journée d'élève et celui-là nomme les barreaux du portail, la pluie lourde de certains matins, l'ennui qui change de salle toutes les heures et le soir, les programmes de télé dégueulasses qui offrent à peine de l'oubli. Dégueulasse est le mot qu'il a choisi. Et souvent il répète l'adjectif seul, les parents absents de son texte. Recevoir ces mots sans épanchements inutiles mais dans la justesse de ce qui est dit. Je marche ensuite dans la ville, le ciel enveloppe les immeubles d'une brume humide et je me dis qu'il y a des oiseaux qui migrent et des oiseaux qui restent. Et je pense à ceux à qui l'on coupe les ailes sur des plages d'Italie, sous les ponts de Lyon, au ban des villes. Des migrateurs qui soulèvent bien des peurs. Trouver ensuite la force de faire écrire, de faire lire, ne pas s'engluer dans une vaine tristesse, voler dans la joie du ciel pour que les enfants aient de quoi relever la tête. Quelle est cette étrange humeur qui me traverse ? 

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La féminisation des mots avec le suffixe esse me déplaît le plus souvent. Car si le poète écrit, il m'a souvent semblé que l'on soupçonnait les poétesses ne savoir conter que bluettes ou encore que le maître dominerait toujours la maîtresse. Par contre le mot de papesse me plaît. Un pape avec des fesses semble pouvoir tenir tête à bien des enrobés du Vatican. Oui elles ont quelque chose de l'ogresse et de la bougresse, celles qui s'exposent à la Cité des papes d'Avignon. Elles ont de quoi clore la bouche à celui qui prétendit que des femmes de génie, il n'en existait aucune, même s'il trouvait que leur cul avait du style. Dommage qu'il n'ait pas eu la curiosité de regarder les œuvres de Louise Bourgeois cela lui aurait évité de dire bien des bêtises. Oui, j'ai aimé retrouver les Causeuses de Camille Claudel, approcher mieux la chair si dérangeante des sculptures en cire de Berlinde de Bruyckeres ou encore apprivoiser les serpents de la Woman de Kiki Smith. Oui, il y a du travail et du génie dans ce qui est exposé à Avignon. "Ce qu'on m'ôte, je le broie, je ne l'offre pas. Ce qu'on me prend, je le détruis, ce qu'on m'ordonne, je le nie." dit Olimpia Maidalchini, l'autre papesse du savoureux roman de Céline Minard

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A certains mots je ne parviens pas à imposer les règles de la bonne langue française. Ainsi l'ennui, je l'écris toujours avec un e : l'ennuie. Ce mot, je l'ai connu très jeune quand mes obligations de filles me tinrent à distance du jeu de mes frères. Une fille ne saute pas, ne se roule pas dans l'herbe et n'exhibe pas sa culotte. Alors l'ennui au féminin ! Au mot champ j'ajoute toujours un s de trop. Sinon, il ressemble à un champ désertique. J'aime le champs de coquelicot ! Le plus étonnant est le mot bouleversé, lui je l'écris boulversé. Comme si le e était tellement contraint par la boule et le versement qu'il en disparaîtrait. Sans parler des prépositions à et de que je confonds régulièrement. A ma grande surprise l'une de mes filles maîtrise parfaitement la règle et me corrige régulièrement. Avec une certaine fierté - puisque je me prétends écrivaine. Depuis je lis régulièrement : Est-ce à ou de ? Publié par Payot Lausanne. Plus de 60 pages pour essayer de comprendre ou chercher à comprendre la règle qui est le plus souvent usage ! 

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De moi l'on a toujours dit que j'avais deux mains gauches et je l'ai cru. Et avec le temps j'ai eu cette croyance que certains avaient des mains  "à droites" et d'autres des mains gauches. J'ai cru que tout ce qui avait trait aux travaux manuels exigeait un type de mains que je n'avais pas. Donc je me suis tenue à distance des crayons, des pinceaux, des ciseaux, des aiguilles ... A force de le voir travailler, lui, qui fabrique des maisons avec du bois, à force d'observer le temps qu'il passe à dessiner des plans, à préparer ses outils, à rester debout silencieux face à son chantier et à se traiter de con quand il ne parvient pas au résultat escompté, j'ai osé lui demander comment il se sentait avec ses mains. Et il m'a donné une réponse d'une telle évidence que je rougis encore d'être restée si longtemps avec ma croyance de mains habiles et malhabiles : mes mains ? Mais c'est avec ma tête que je crée, que je fabrique. Alors j'ai regardé mes mains et j'ai été triste. Triste de les avoir maudites pendant si longtemps. Triste également en pensant à toutes ces écoles qui enseignent les arts du bois, du fer ou de la couture en privant leurs élèves de philosophie et de littérature (sauf les quelques écoles qui forment des élites). Et là tout de suite je regarde mes mains qui courent sur le clavier. Rapides et habiles. Pas de toute j'en ai une gauche et une droite !

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Je ne parvenais pas à dire que j'étais fatiguée. Je ne parvenais pas à croire que j'avais besoin de silence, de ralentissement. Je continuais à dire il faut, il faut, il faut. L'écriture était une torture, l'écran me brûlait les yeux et aucun livre ne parvenait à me parler. Pourtant il faut. Aucune nuit ne réussissait à me donner tout le sommeil dont j'avais besoin. J'avais honte de ne plus pouvoir. Et il y a eu cet arbre. C'était à Saint Antoine de l'Abbaye, je venais de proposer une pérégrination poétique. J'avais lu et des gens m'avaient suivie. Et là j'étais dans la voiture à vouloir trouver un lieu où me connecter. Il me fallait répondre à mes mails. Et de la voiture, juste avant de démarrer, j'ai vu cet arbre, j'ai vu l'ombre sous l'arbre et je n'ai pas démarré la voiture. J'ai regardé l'arbre dans l'absence d'air de l'habitacle et je me suis décidée. J'ai été m'allonger dans le cercle d'ombre. Il y faisait bon. J'ai regardé un long moment les feuilles par en dessous, plus transparentes plus mouvantes vues d'en bas. C'est un plan très courant dans les films. Un plan qui semble vouloir dire : celui qui regarde ces feuilles ainsi par en dessous, pense à la mort mais il n'a pas peur. Je n'ai retrouvé aucun titre de film, juste la sensation de déjà vu. Puis je me suis endormie. 

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Après le jardin, c'était le champ. Malgré l'absence de clôture je savais où finissait le jardin, où commençait le champ et mes yeux de petite fille inventaient ce qui ne se voyait pas. J'aimais me tenir là. Ma mère recluse dans la maison, fuyait la lumière de ce pays qui ne serait jamais le sien. Elle m'appelait de derrière les volets clos, me ramenait à elle, me voulait à l'ombre : komm doch jetz ! Et je tentais de gagner du temps dans l'autre langue : pas tout de suite. J'avais pourtant les mots de sa langue, j'avais une enfance qui était aussi une Kindheit, j'avais des souvenirs avec le verbe à la fin, je déclinais sans connaitre l'accusatif mais cette langue traînait dans la boue de l'histoire. Une boue où avançaient au pas des hommes morts pour la plupart. Il me semblait que l'air vibrait mieux avec de la lumière et je ne voulais pas de l'autre mot, Licht. Puis un homme est venu de sa forêt pour donner une nouvelle voix à cette langue maternelle qui ne parvenait pas à se dire. Un éditeur aux cheveux richement blanc, à la voix douce et aux épaules larges à vouloir défendre de la poésie en de si nombreuses langues : Rüdiger Fischer. En 2006, il a publié mon premier livre. Il est mort en ce mois de juin et j'en suis terriblement triste. Que dire de plus ? Stimmlos. Sans voix. 

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Prendre en photo un enfant sur une balançoire. Un enfant qui passe sa journée dans mon jardin. Rien d'extraordinaire. Pourtant l'enfant est en confiance. Il rit. N'exige rien d'autre que mes bras qui poussent, qui arrêtent, qui le font tourner. Et quelque chose m'émeut terriblement à cet instant. Je sens qu'il mémorise ce que nous partageons. Il me voit. Il est à l'âge des premiers mots, des premières phrases qui prennent forment. Depuis quelques temps il parle. Parle avec nous, avec moi. Ne se contente plus de dire non. Autour de nous l'herbe est très verte. Odorante. Omniprésente. Gavée d'eau. Je sais que la mémoire imprime mieux les images quand les mots sont accessibles. Je sens que comme moi, il imprime quelque chose du maintenant. Nous partageons le même instant. J'espère avoir l'âge, un jour, de lui en parler. De lui demander : quel est ton premier souvenir de moi ? Mais peut-être est-ce moi qui aurai oublié. Peut-être est-ce une mauvaise idée. En tout cas, son rire me donnait l'envie de le pousser encore plus haut.

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La Pacaudière. Village de la Loire, inconnu jusqu'alors. Vaguement, Roanne située à un quart d'heure, pour le célèbre restaurant Les Trois Gros. Collège, Jean Papon, un peu en dehors du village. Malgré les travaux, j'arrive à l'heure. Il faut comme à chaque rencontre, trouver le parking, la porte d'entrée, sonner à l'interphone. Les écoles sont des lieux clos, on n'entre plus comme on veut et des caméras qui surveillent l'en-dehors. Parfois on salue quelqu'un qui jamais ne demande qui on est. S'il est difficile de franchir le portail, ensuite on peut déambuler dans les lieux sans que personne ne s'inquiète. Puis une silhouette s'approche : C'est vous l'écrivain ? Je me retrouve très vite en compagnie de l'enseignante et de la documentaliste, l'usage veut que le mot professeur précède celui de documentaliste. Il est des insistances qui soulignent plus qu'ils ne gomment les différences. Combien d'année déjà que l'on pratique le colportage littéraire ? Les élèves arrivent et c'est dans le bruit que l'on installe les tables et les chaises. Ils ne s'assoient pas, ils s'affalent. Ce mélange d'énergie et de fatigue soudaine qui habite l'adolescence depuis toujours. Au début, il y a une vraie distance entre eux et moi, comme un froid. Il faut dire que j'arrive avec mon bagage de livres, de textes, de noms d'écrivains et de propositions d'écriture. Et tous les préjugés sur ce que pourrait être ou devrait être la littérature. Des tonnes de poussière et pas mal de méfiance. Ils attendent soucieux de l'écriture qu'il leur faudra fournir mais curieux tout de même de ce métier que j'ai choisi. Est-ce d'ailleurs un métier ? A ce moment-là ils sont un tas dont je ne parviens pas à détacher un visage du nombre, même si le plus turbulent se fait vite connaître (reconnaître) et j'ai tendance à penser que c'est surtout le plus anxieux. Je me présente. Au rythme des lectures, ils deviennent regards, visages, corps et voix. Ils s'étonnent de ce qui s'écrit chez eux, chez les autres. Puis ce garçon avec déjà une voix d'homme qui n'en revient pas d'avoir écrit et dit de la poésie. Il pensait que ce n'était pas pour lui. Puis cette jeune fille qui veut bien retravailler son texte parce qu'elle s'y dévoile trop vite et qu'il faut savoir donner une place aux lecteurs. Puis je montre mes carnets et explique comment l'écriture ne se fait pas seulement devant l'ordinateur mais qu'il y a aussi la marche en ville ou en campagne, les photos des usines, les collages, le blog et je les entraîne à l'extérieur noter ce qui fait le paysage habituel mais que j'invite à regarder aujourd'hui différemment : les arbres qui grelottent, le ciel mince, le têtu des oiseaux, les murs distants, les ordinateurs silencieux (leurs mots à eux)... On s'apprivoise et ils finissent par donner de la confiance, et le professeur s'étonne car souvent en atelier, il y a un ou une retirée dans le fond de la classe qui transcrit un bout de vie qui nous émeut par sa justesse. La classe n'est plus un tas. Et le plaisir aussi de voir qu'ils ne s'envolent pas tout de suite quand la sonnerie qui est maintenant une musique, annonce l'heure du départ. Je dis au revoir, on se dit merci.


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Dresde Mai 2013 - Prendre une photo, c'est raconter aussi tout ce qu'il n'y a pas dans le cadre. Frühlings Markt, marché de printemps sur le Altmarkt platz. De nombreux stands comme sur les marchés de Noël d'Alsace. Produits locaux pour l'essentiel, mais on peut surtout y acheter de quoi boire et manger, d'ailleurs les pommes de terres rôties (Bratkartoffeln) y sont absolument délicieuses.  Assise sur un banc en bois, bière polonaise posée sur la table également en bois, je regarde autour de moi. Ce trop de dentelles, de broderies, de fleurs m'attirent l’œil. J'aurais pu photographier la place sympathique, les étudiantes chinoises qui aiment la bière, le jeune couple qui s'ennuie - je l'ai d'ailleurs fait. Pourquoi je choisis ce trop de guipures ? Parce que cela correspond à mon ressenti depuis que je suis ici à Dresde, ville détruite par les bombardements et reconstruite à l'identique, pierre par pierre. Centre ville où l'on se tord les pieds sur les pavés devant les églises, les vieilles demeures, les musées où se ruent le touriste. Rénovation de l'après-guerre, mais aussi rénovation de l'après chute du mur où tout a été repeint à hauteur de touriste. Il m'a fallu prendre le tram (nombreux et très pratiques) pour rencontrer l'en dehors du guide. Ce qui n'est pas destiné au touriste qui VEUT VOIR CE QU'IL Y A VOIR. Il ne peut pas être déçu. Alors quand je reviens dans le centre après avoir photographié quelques friches industrielles et banalités , je cadre cette cabane à dentelles. Je veux cerner cet excès, cette boulimie de jolie et cela me ramène à mon hôte qui à force de m'offrir chocolats, biscuits et pralines pour m'accueillir m'a rendue malade la veille. Je photographie comment le trop peut nous filer la nausée.

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